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L’intervention judiciaire auprès des mineurs

Revue de littérature


Il s’agira en premier lieu de recenser les éléments de connaissance acquis sur les différentes formes prises par l’intervention judiciaire pour mineurs au cours de l’histoire. Dans un second temps, on s’intéressera aux configurations actuelles dans lesquelles s’établit cette relation entre l’administration et des individus mineurs : comment des jeunes en viennent-ils à connaître, à un moment donné de leur trajectoire, l’institution judiciaire ?



Comité de suivi
Yaëlle Amsellem-Mainguy, chargée d’études et de recherche, INJEP.

Méthodologie et problématique
Cette revue de littérature porte sur « les jeunes et la justice ». Elle propose l’articulation d’un ensemble de travaux historiques et sociologiques prenant pour objet la relation de type judiciaire qui s’établit entre la puissance publique et une certaine fraction de la jeunesse. La question du travail éducatif auprès des mineurs sous main de justice est abordée sans constituer le cœur de l’approche, elle nécessiterait par ailleurs une revue de littérature à part entière.

Résumé
Il s’agira en premier lieu de recenser les éléments de connaissance acquis sur les différentes formes prises par l’intervention judiciaire pour mineurs au cours de l’histoire. Cette présentation nous permettra de poser les jalons de l’institutionnalisation d’une « justice des mineurs » à part entière et spécialisée. « Civil », « pénal », « milieu ouvert », « placement », « investigation »… dans quels contextes ces catégories qui structurent aujourd’hui l’activité de protection judiciaire de la jeunesse sont-elles apparues ? À quoi réfèrent-elles ? Nous nous arrêterons ensuite sur le contexte des années 1990-2000 dans lequel la « délinquance juvénile » a été de nouveau sur le devant de la scène, érigée en problème social et a fait l’objet de politiques particulières qui ont conduit l’action judiciaire en direction de mineurs à connaître de profondes mutations. Le premier temps de ce parcours sera également l’occasion de fournir des éléments de cadrage statistiques et législatifs sur la question.

Dans un second temps, on s’intéressera aux configurations actuelles dans lesquelles s’établit cette relation entre l’administration et des individus mineurs : comment des jeunes en viennent-ils à connaître, à un moment donné de leur trajectoire, l’institution judiciaire ? Qu’ont-ils en commun et en quoi se distinguent-ils de leurs contemporains ? Comment se déroulent les premières opérations de marquage au sein d’un environnement local, qui peuvent constituer les étapes préalables à la judiciarisation d’une situation ? On s’appuiera enfin sur les enquêtes empiriques qui prennent pour poste d’observation l’un des maillons du dispositif judiciaire pour mineurs, dans le but d’examiner de quoi est faite cette forme judiciaire de relation sociale et ce qu’elle contribue à produire. Du tribunal au placement, les différentes étapes d’un parcours judiciaire constituent autant d’expériences socialisatrices pour les jeunes. Que nous apprennent les sciences sociales à propos de ces situations judiciaires et de leurs effets sur les jeunes et leur famille ?

Mots clés
JUSTICE ; SOCIOLOGIE DE LA JEUNESSE ; JEUNE DÉLINQUANT ; PLACEMENT SOCIAL ; CENTRE ÉDUCATIF FERMÉ ;
PJJ ; RELATION ÉDUCATIVE ; PROTECTION DES MINEURS ; JUGE DES ENFANTS ; ÉVOLUTION HISTORIQUE.

Guillaume Teillet est doctorant en sociologie à l’université de Poitiers. Il mène ses recherches au sein du Groupe de recherche en sociologie sur les sociétés contemporaines (GRESCO), sur les institutions (en premier lieu la justice) et sur les classes populaires dans leur rapport réciproque, sous la direction d’Henri Eckert (PU, université de Poitiers) et de Mathias Millet (PU, université de Tours). Sa thèse porte plus spécifiquement sur les parcours de mineurs poursuivis pénalement et la manière dont la justice les façonne.