Cet appel à projets lancé par l’INJEP soutient des projets de recherche qui analysent les conditions d’accès au logement, les trajectoires résidentielles et les expériences du « chez soi » des jeunes. Il a pour ambition de rendre compte notamment des inégalités d’accès au logement des jeunes et de leurs conditions d’habitation.
Une attention particulière sera portée à la diversité des formes de logement, comme à la diversité des situations des jeunes, selon leur âge, leur genre, leur origine sociale et territoriale, éventuellement leur parcours migratoire, leur parcours scolaire et/ou situation professionnelle et sociale.
Cet appel à projets s’adresse à tous les laboratoires de recherche de sciences humaines et sociales et sciences politiques et invite à des travaux dans des disciplines scientifiques variées (sociologie, économie, sciences de l’éducation, géographie, histoire…). Les associations peuvent proposer un projet à condition d’être rattachées à un laboratoire de recherche.
Les hypothèses de recherche du projet reposeront sur une revue de la littérature la plus exhaustive possible. Les projets de recherche pourront reposer aussi bien sur des méthodologies quantitatives que qualitatives.
Les projets de recherche devront être menés, de préférence, sur une durée maximale de 18 mois à compter de la notification de la convention de subvention conclue avec l’INJEP et le représentant ou la représentante agissant au nom et pour le compte de l’équipe de recherche (le laboratoire ou l’unité).
La subvention adressée à chaque projet ne pourra pas dépasser 45 000€. Un projet dont le coût serait supérieur à 45 000€ peut toutefois être proposé dans le cadre d’un cofinancement : l’équipe devra alors indiquer le plan de financement détaillé et les cofinancements obtenus (ou en cours d’instruction).
Ces dernières années, différents travaux en sciences sociales montrent que l’accès au logement est l’une des principales difficultés rencontrées par les jeunes, surtout pour celles et ceux issu.es des classes populaires. Premières victimes de la saturation du marché logement (et notamment en région parisienne), leurs difficultés sont de plusieurs ordres.
Premièrement, l’offre de logement social qui leur est dédiée est très limitée. Elle se concentre essentiellement sur les résidences étudiantes, gérées par les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous), et les foyers de jeunes travailleurs.
Secondement, les coûts afférents au logement pèsent fortement dans le budget des jeunes. Si pour les 18-34 ans, ce poste représente 19 % de leur budget, contre 14 % du budget pour les 35-64 ans. Les jeunes sont également 70 % à estimer que les garanties à apporter au propriétaire ou à l’agence sont le principal obstacle à surmonter pour trouver un logement. De ce fait, les jeunes, et notamment ceux et celles issus de milieux modestes, se retirent du marché immobilier privé ayant intégré les règles du jeu : l’absence de garants, des dossiers peu convaincants au regard de l’exigence des propriétaires du secteur privé.
Devant ce constat, l’INJEP lance cet appel à projets pour saisir les conditions d’accès aux logements des jeunes et leurs difficultés, celles qui relèvent de leurs trajectoires individuelles et celles, plus structurelles, qui relèvent du marché de l’offre de logement et de ses règles.
Deux axes thématiques sont proposés : ils ne sont pas exclusifs et pourront être traités de façon conjointe dans les projets soumis.
Axe 1 – Conditions d’accès au logement et trajectoires résidentielles des jeunes
Il s’agit de rendre compte des parcours résidentiels des jeunes en montrant les difficultés mais aussi les ressources dont ils disposent lorsqu’ils souhaitent s’autonomiser jusqu’à l’entrée dans un logement indépendant de celui de leurs parents, mais également leurs marges de choix.
Les projets de recherche soutenus pourront aborder les points suivants :
o Les conditions d’accès à un logement locatif dans le parc privé ou social selon différentes formes (en colocation, en couple, seul, etc.)
o Les conditions d’accès à la propriété (acheter neuf ou rénover, hériter d’un logement…)
o Les conditions d’accès à différentes formes de logement partagé ou collectif (colocation entre pairs, entre générations, logement étudiant, etc.)
o Les parcours de décohabitation avec les parents, les aller-retours entre le logement parental et le logement à soi.
Axe 2 – Modes d’habiter, logiques d’appropriation de son habitat, effets sur les parcours de vie
Le second axe thématique s’intéresse à l’expérience des jeunes, la manière dont ils investissent économiquement, socialement et symboliquement leur espace à vivre, quel qu’il soit, le sens qu’ils donnent à leur parcours résidentiel.
Les projets de recherche soutenus ont la possibilité d’étudier les points suivants (sans viser l’exhaustivité) :
o Les logiques d’appropriation d’un logement indépendant
o L’expérience de l’habitat précaire
o L’expérience de la cohabitation intergénérationnelle et de la colocation
o Habiter en institutions, c’est-à-dire vivre dans un logement soumis à un cadre collectif et à un règlement intérieur
o L’expérience de la décohabitation parentale/recohabitation
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Julie COURONNE
julie.couronne@jeunesse-sports.gouv.fr
Joaquim TIMOTEO
joaquim.timoteo@jeunesse-sports.gouv.fr
Direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative
Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse
