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La fabrique de l’éducation populaire et de l’animation


L’éducation populaire des vingt dernières années n’a pas encore suscité de travaux empiriques à la mesure de l’intérêt public que les signes de son renouveau ont généré. L’essor de l’éducation populaire politique par exemple reste encore peu étudié. Quant aux profondes transformations que l’animation, versant institutionnalisé de l’éducation populaire, a connues au cours de la même période, avec une emprise croissante des contextes locaux ou l’essor du volontariat, elles demeurent inégalement répertoriées. C’est à ce chantier que le collectif « la Fabrique de l’éducation populaire et de l’animation » entend contribuer en réunissant des chercheurs de disciplines variées (sociologie, sciences de l’éducation, science politique, histoire) appartenant à différentes générations, dont de jeunes docteur·e·s.

Les résultats présentés ici reposent sur des monographies croisées qui, des Hauts-de-France à l’Isère en passant par la banlieue parisienne, Lyon et des territoires ruraux, abordent une éducation populaire complexe à travers le monde méconnu des universités populaires, les actions périscolaires autour de la lecture, les techniques participatives, les étudiants en animation à l’université ou encore les rapports entre municipalité et structures locales d’animation.

Ces contributions entrecroisent quatre axes qui peuvent servir de guides à une lecture du paysage de l’éducation populaire aujourd’hui. D’abord la manière dont les publics sont constitués et désignés par les responsables des actions d’éducation populaire. Puis la question des pratiques pédagogiques d’un secteur qui entretient une relation critique, mais consubstantielle, avec un appareil scolaire dont l’importance, numérique du moins, n’a cessé de croître. Ensuite, les reconfigurations de l’engagement, dans un secteur où le monde associatif et le bénévolat restent des références, mais où les frontières entre travail des bénévoles et travail des salariés apparaissent de plus en plus floues. Enfin, la reconfiguration des relations avec les pouvoirs publics, où le niveau communal apparaît de plus en plus prégnant, même s’il faut nuancer ce point.