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Lutte contre le harcèlement et amélioration du climat scolaire

Les enseignements du fonds d’expérimentation pour la jeunesse (FEJ)


Plus d’un élève sur dix est concerné par le harcèlement à l’école. Ce sont les élèves des écoles élémentaires, suivis des collégiens, qui sont les plus touchés par ces situations de violence répétées. Le harcèlement peut prendre plusieurs formes et concerne les filles, comme les garçons : il peut-être physique mais aussi verbal, sexuel et se dérouler dans les différents espaces scolaires ou sur les réseaux sociaux.



Parce que l’expérience de harcèlement a des conséquences à court terme sur la réussite des élèves et leur bien-être, mais aussi à long terme sur leur santé physique et mentale, il est nécessaire d’agir. Mais de quelle manière ? C’est cette question qui a été posée par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse qui a lancé en 2012 un appel à expérimentation visant à lutter contre le harcèlement et à améliorer le climat scolaire. Ainsi, six dispositifs différents en direction d’élèves, de collégiens et de lycéens ont été mis en œuvre pendant trois ans. Les méthodes d’évaluation complémentaires – évaluation randomisée, comparaison ex ante et ex post, observations, entretiens, mais aussi questionnaire ludique – ont permis de dégager des enseignements sur les moyens d’agir contre le phénomène. Car la sensibilisation au harcèlement des équipes enseignantes, mais aussi des élèves, voire des parents, si elle est nécessaire, ne suffit pas à faire baisser les situations de harcèlement. Pour lutter contre l’impuissance des adultes et l’isolement des élèves, il s’agit de proposer des moyens concrets, dont peuvent bénéficier les élèves et la communauté d’adultes. L’éducation à l’empathie par le corps et l’introduction d’un médiateur social dans l’école sont deux expérimentations qui mériteraient d’être essaimées parce qu’elles permettent, chacune à leur manière, en fédérant autour d’une valeur et d’une pratique commune pour la première ou en engageant un tiers neutre mobilisable dans les relations conflictuelles rencontrées pour la seconde, de faire baisser les situations de harcèlement. Si l’appropriation de moyens d’agir par l’ensemble des acteurs nécessite une adaptation à la temporalité des uns et des autres, l’investissement est déterminant tant il peut impacter favorablement le climat scolaire dans un établissement. Élodie Bellarbre, Aude Kerivel, Hatharith Khieu, Mission d’animation du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse (MAFEJ)