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Relations et conflits au travail dans les petites entreprises associatives


Le monde associatif est-il un monde du travail comme les autres ? Pour répondre à cette question, ce rapport s’est intéressé aux spécificités du travail associatif dans les petites « entreprises associatives ». Plus précisément, l’auteur a interrogé plus d’une quarantaine de salariés et d’employeurs sur les spécificités des relations et des conflits du travail dans leurs petites structures employeuses (<50 employés).

En regardant tour à tour ce que l’engagement fait aux salarié·e·s et ce que le salariat fait à l’engagement des employeur·euse·s bénévoles, ce travail a permis de tirer plusieurs analyses. L’auteur a observé que pour les salarié·e·s associatifs, travailler dans ces structures loi 1901, c’est (souvent) travailler « pour la cause ». Les salarié·e·s associatifs apparaissent « intrinsèquement motivés » et disposés à faire « don de travail ». L’auteur a aussi constaté qu’ils travaillent « avec » des bénévoles, ce qui participe à déstabiliser la posture salariale, mais aussi « pour » des bénévoles, pour qui le rôle d’employeur est une responsabilité souvent inattendue et difficile à prendre en charge. Autant de spécificités qui marquent les relations de travail dans les petites entreprises associatives et déstabilisent aussi bien la posture salariale que la posture employeur.

L’étude de conflits associatifs a permis de voir que les salarié·e·s associatifs ont comme la plupart des salariés « le travail à cœur », mais aussi qu’ils adhèrent (souvent) au projet de la structure. Ils ne sont pas simplement des salarié.es subordonnés, ils portent aussi la « raison d’être » de leur association. Ainsi, lorsqu’ils se retrouvent face à d’importants écarts entre la valeur et les pratiques, à un fort décalage entre le discours de l’employeur et ses pratiques, ils sont exposés à une double perte de sens, vis-à-vis de leur travail et de l’association. Par ailleurs, l’étude des conflits confirme le fait que la « démocratie » associative n’est pas une évidence, que les structures associatives peuvent être « accaparées » par une personne, même si elles n’ont statutairement pas de propriétaire au sens strict du terme.