L’INJEP via le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse (FEJ) lance un nouvel appel à projets auprès des acteurs de terrain « Prévenir et lutter contre le décrochage scolaire et favoriser l’insertion par la lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme des jeunes ultramarins » [1]
Le contexte
Selon les dernières données nationales disponibles, en 2011 2,5 millions de personnes en France métropolitaine, soit 7 % de la population âgée de 18 à 65 ans ne maîtrisent pas les compétences de base à l’écrit, nécessaires pour être autonomes dans des situations simples de leur vie quotidienne.
Avec le développement des équipements et usages numériques, la maîtrise des compétences numériques de base devient quant à elle nécessaire dans la vie courante pour participer à la vie sociale et publique, travailler, accéder aux droits et effectuer ses démarches administratives. En 2019, l’INSEE estime à 17 % la population en situation d’illectronisme.
Bien que scolarisés et ayant grandi avec Internet, les enjeux liés à la maîtrise des compétences de base concernent directement les plus jeunes.
L’Illettrisme et l’illectronisme des jeunes en Outre-mer
Les taux de jeunes rencontrant des difficultés dans le domaine de la lecture atteignent 71 % à Mayotte, 47 % en Guyane, 28 % en Guadeloupe et en Martinique et 25 % à la Réunion en 2020, contre 9,5% pour l’ensemble des jeunes de 16 à 25 ans de nationalité française ayant participé à la Journée défense et citoyenneté en 2020 (Chabanon, 2021).
En 2019, le taux d’illectronisme est de 26 % dans les départements d’outre-mer (hors Mayotte), contre 16 % en France métropolitaine (Legleye, Rolland, 2019). Les taux d’équipement numérique et d’accès à Internet sont inférieurs dans les DROM.
Le FEJ est déjà intervenu en Outre-mer sur ces questions
Les travaux menés entre 2009 et 2018 ont permis de dégager des recommandations [2], parmi lesquelles la nécessité de diagnostiquer le plus tôt possible les élèves en difficulté sur l’assimilation des compétences de base en écriture, lecture et calcul, de proposer aux familles une plus grande place dans les actions mises en place, d’intégrer l’apprentissage d’une ou de plusieurs langues locales dans les programmes scolaires, de former les membres de la communauté éducative et les « médiateurs » à la question de l’illettrisme des élèves.
Les objectifs des nouvelles expérimentations
Les territoires, acteurs et publics visés par l’appel à projet
Cet appel à projets concerne la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Mayotte et la Réunion.
Il s’adresse aux associations, collectivités territoriales, structures d’accompagnement des jeunes [4] qui souhaitent mettre en œuvre un projet innovant sur ces questions sur une période de 3 ans.
Les projets pourront d’adresser aux enfants et aux jeunes scolarisés de la maternelle au supérieur ; aux jeunes adultes de moins de trente ans en situation de vulnérabilité (NEET…) ; à l’entourage des jeunes et notamment leur famille ; aux professionnels, bénévoles et acteurs de terrain.
Une enveloppe de 2 millions d’euros est allouée à ce programme.
Le calendrier, une sélection des projets en deux étapes
Première étape : Sélection des porteurs de projet
• Dépôt des dossiers de candidatures des porteurs de projet : Du 17 mars au 30 juin 2022
• Jurys de sélection des projets : septembre-octobre 2022
• Notifications aux porteurs retenus : octobre 2022
Seconde phase : Sélection des évaluateurs
• Parution de l’appel d’offres pour l’évaluation : novembre 2022
• Notifications aux évaluateurs retenus : mars 2023
• Début des expérimentations : mars 2023
Dépôt des pré-candidatures porteurs
Les dossiers de candidatures des porteurs de projet sont à adresser avant le 30 juin 2022 à 12h00 (heure métropolitaine) sur le site : https://www.demarches-simplifiees.fr/commencer/fej-apdom7-illettrisme
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