Avec l’appel à projets « Rapport au travail des jeunes » lancé en avril 2023, l’INJEP soutient des projets de recherche qui analysent les conditions d’emploi des jeunes et leur rapport au travail. Il a pour ambition de rendre compte des inégalités d’accès à l’emploi chez les jeunes et de donner à voir leurs conditions de travail et le sens qu’ils accordent au travail..
Découvrez les trois projets retenus dans le cadre de notre appel à projets.
Equipe de recherche : Laboratoire Caribéen de Sciences Sociales LC2S – UMR CNRS 8053
L’enquête EMJA (Emploi des jeunes aux Antilles) propose d’étudier les rapports au travail et conditions de travail des jeunes en Martinique et en Guadeloupe dans un contexte marqué par un accès à l’emploi fortement contraint et par la migration d’emploi ou de formation massive des jeunes générations depuis les années 1960.
L’enquête permettra d’étudier les aspirations et expériences professionnels de ceux des jeunes Antillais qui sont restés, mais proposera également d’éclairer les conditions de retour des jeunes originaires qui décident de revenir s’installer aux Antilles. Enfin l’enquête étudiera les représentations et attentes des employeurs dans différents secteurs de la production et des services locaux.
Equipe de recherche : IRISSO / Univ Dauphine
Les tensions perçues sur le marché du travail entre générations sont aujourd’hui associées par certains à une perte de la « valeur travail » et une présumée envie de ne pas travailler des jeunes. L’étude fait au contraire l’hypothèse qu’elles sont le fruit d’un décalage entre de fortes aspirations et la réalité des conditions de travail et d’emploi rencontrées. Elle propose donc de vérifier l’idée que les jeunes illustreraient de façon plus aigüe ce qui a pu être montré en population générale : les attentes à l’égard du travail sont élevées, mais elles ne survivent pas à la réalité des conditions d’emploi, ce qui peut entraîner divers types de comportement : résignation, bifurcation, retrait…. Après avoir dressé un état des lieux des valeurs des jeunes et cartographié le jugement des jeunes en emploi nous construirons une typologie de l’épanouissement professionnel et de ses facteurs et l’étude s’intéressera aux bifurcations professionnelles chez les jeunes récemment entrés sur le marché du travail, en population générale et sur une profession particulière, celle des journalistes.
Equipe de recherche : Institut de Recherche en Education / Univ Bourgogne
Ces dernières années, l’enseignement professionnel a été marqué par plusieurs réformes qui ont affirmé la hiérarchie des diplômes en son sein. Les raisons d’orientation vers la voie professionnelle se sont diversifiées avec pour conséquence des profils d’élèves plus hétérogènes socialement, scolairement et au niveau des ambitions professionnelles. Les travaux de recherche montrent une insertion professionnelle différenciée selon ces profils mais aussi selon le niveau de qualification obtenu, la spécialité et les modalités de formation (apprenti, scolaire). En revanche, peu de travaux se sont intéressés aux conditions de travail et au rapport au travail des jeunes sortants de l’enseignement professionnel. De ce point de vue, ceux qui réalisent une « inadéquation horizontale » en occupant une activité professionnelle éloignée de leur spécialité de formation mérite une attention particulière. Dans ce projet, il est envisagé de mobiliser une méthodologie mixte. L’exploitation des enquêtes nationales (Génération, EVA) nous permettront d’analyser les déterminants des conditions du travail et du rapport au travail des sortants de la voie professionnelle. Une enquête qualitative auprès de diplômés de deux régions françaises sera également menée pour approfondir ces données quantitatives avec une focale sur les jeunes concernés par une « inadéquation horizontale ».