Fruit d’une collaboration de l’INSEE, de l’INJEP et du département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation du ministère de la Culture, l’édition 2022 de l’INSEE référence « France, portrait social » consacre son dossier aux pratiques sportives et culturelles en France. En tant que service statistique ministériel, l’INJEP a activement contribué à cette édition en y publiant trois articles.
L’INJEP a été particulièrement mobilisé à l’occasion de la publication annuelle de l’INSEE référence, France, portrait social. Edité chaque année, l’ouvrage dresse en 2022 un panorama complet des pratiques sportives et culturelles des Français.
L’INJEP, service statistique ministériel a ainsi produit trois articles sur la base de sa grande enquête décennale nationale de 2020 sur les pratiques physiques et sportives (ENPPS, https://injep.fr/donnee/enpps/), menée auprès de 12 000 personnes. Le premier article analyse dans le détail les activités physiques et sportives des plus de 15 ans, le deuxième s’intéresse aux différences de pratiques selon le territoire rural ou urbain, et le dernier explore les pratiques culturelles associées au sport (émission télé, radio, jeux vidéo, etc.).
Menée tous les dix ans depuis 2000, l’enquête nationale sur les pratiques physiques et sportives a pour objectif de décrire précisément toutes les activités physiques et sportives, qu’elles soient autonomes ou encadrées, et de pointer les pratiques émergentes. La contribution de Brice Lefèvre (Université Claude Bernard-Lyon 1), Mathilde Didier et Valérie Raffin (INJEP) à France portrait social 2022, démontre en effet que les activités physiques et sportives sont un phénomène massif qui touche les 2/3 des Français, même si on enregistre un différentiel de près de dix points entre les sexes : 71 % des hommes ont une activité physique régulière contre 60 % des femmes.
Les sports les plus accessibles, nécessitant peu de matériel sont plébiscités (gymnastique, marche sportive, natation, jogging, musculation et vélo).
Du reste, les auteurs mettent à jour quatre profils types de sportifs en France, en fonction de leurs motivations. À côté des sportifs exerçant par plaisir (36 % des pratiquants), 29 % des personnes font du sport avant tout pour leur santé ou leur bien-être. Le « noyau dur » des sportifs (20 %), plus souvent des hommes, pratiquent de nombreux sports au cours de l’année de manière intensive, tandis que les sportifs occasionnels (15 %) sont également plus souvent des hommes.
Au-delà de la diversité des motivations, les pratiques physiques et sportives s’avèrent des marqueurs forts des clivages sociaux et territoriaux. C’est là le cœur du sujet de la contribution de Cédric Zimmer, Edwige Millery et Philippe Lombardo (INJEP et DEPS). Ils montrent que vivre en territoire rural ou urbain implique des loisirs en partie différents. Ainsi, en 2020, 67 % des habitants de l’urbain de densité intermédiaire pratiquent régulièrement une activité sportive, contre 60 % des habitants des territoires ruraux les plus isolés. Les raisons de pratiquer ou non un sport sont principalement les mêmes dans l’urbain et le rural ; néanmoins, le coût de la pratique sportive est un frein davantage présent dans l’urbain, tandis que le contact avec la nature est une motivation propre au rural.
Enfin, par-delà la pratique sportive elle-même, l’article de Cédric Zimmer (INJEP) fait la lumière sur les pratiques culturelles associées au sport. Regarder un match de foot à la télé, jouer en ligne, assister à une manifestation sportive payante… autant d’activités révélatrices des clivages de genre et générationnels qui participent de ce grand portrait social des Français aujourd’hui. Les hommes sont ainsi nettement plus adeptes de ces pratiques culturelles sportives : ils représentent 7 personnes sur 10 regardant du sport à la télévision ou suivant l’actualité sportive et plus de 8 sur 10 de celles regardant du sport en ligne.
Les pratiques physiques et sportives en France – Résultats de l’enquête nationale 2020