2e partie du dossier consacré aux « jeunes face au politique » avec un éclairage sur l’entrée des jeunes en politique : que sait-on de leur profil, de leur activité, de leur expérience et de leur carrière ?
Entretien avec Vincenzo Cicchelli, réalisé par Chantal de Linares
Vincenzo Cicchelli évoque son adolescence italienne, la fascination exercée alors par les intellectuels français à l’origine de sa vocation de sociologue. Après avoir été formé par la sociologie française, il a été convaincu au cours de déplacements à l’étranger d’une « mondialisation de la sociologie dont il ne faut absolument pas se couper ». Ses travaux sur les adolescences et les jeunesses de différents pays, sur le cosmopolitisme des jeunes l’amènent à penser que le cosmopolitisme peut en effet aider à réfléchir à la place d’autrui dans les identités contemporaines, à la reformulation des appartenances, et à la gestion de la pluralité culturelle.
Justine Simon
Durant les deux dernières campagnes présidentielles françaises (2002 et 2007), la parole des jeunes a occupé une place importante dans le traitement médiatique de la presse jeunesse. Cette étude est une analyse comparative des arguments étayés dans les journaux et magazines L’Actu, Les Clés de l’actualité, Les Dossiers de l’actualité et Phosphore. Elle propose d’analyser de plus près la dimension argumentative de ces discours à caractère politique jouant un rôle non seulement dans le déploiement du débat démocratique mais aussi dans la construction de représentations sur la jeunesse.
Bernard Roudet
Les jeunes Européens entretiennent un rapport plus complexe, plus distancié, voire ambivalent, avec les valeurs de la démocratie et avec la politique. Cette évolution témoigne d’une individualisation croissante des comportements, comme de nouvelles modalités d’inscription des jeunes générations dans l’espace public. Si elle se conjugue de façon différenciée selon les pays, cette tendance concerne globalement l’ensemble de l’Europe. Ce constat s’appuie principalement sur les résultats relatifs aux 18-29 ans de trois enquêtes successives et comparatives sur les valeurs des Européens.
Un dossier coordonné par Valérie Becquet et Vincent Tiberj
Valérie Becquet et Vincent Tiberj
Lucie Bargel
Les conditions d’existence des organisations de jeunesse des partis permettent de saisir conjointement les effets de la construction sociale et politique de la catégorie « jeunesse » sur les partis politiques et les traductions spécifiquement partisanes de cette catégorie. La comparaison des processus d’objectivation des Jeunes populaires et du Mouvement des jeunes socialistes permet de relativiser leurs règles juridiques d’existence et de fonctionnement en fonction de leur contexte social, politique et partisan.
Daniella de Castro Rocha
L’article interroge les formes d’inscription en politique des jeunes du Parti des travailleurs (PT) en examinant leurs modes d’entrée dans le militantisme et leurs parcours d’engagement. Il s’agit de penser le rapport au politique de ces jeunes qui ont franchi le pas de l’adhésion partisane à travers leurs carrières militantes. En observant de près les jeunes du PT de Brasilia (Brésil), on constate que la thèse du déclin de l’engagement politique des jeunes ne peut être validée dans le cas de ce phénomène partisan. La confrontation de deux générations militantes montre toutefois une diversification des carrières petistas actuelles.
Assia Boutaleb
Dans cet article, les rapports au politique des jeunes en Égypte sont analysés à partir de la notion de carrière publique. Cette dernière permet de mettre l’accent sur les étapes et les aléas des cheminements au sein de l’espace public en contexte autoritaire. Basé sur l’analyse de sept profils de jeunes, le propos s’attache à rendre compte de la diversité et de la fluctuation des rapports au politique. Ainsi, il s’agit autant de montrer que ces rapports peuvent être vécus comme évidents, utiles ou encore comme contraignants que d’insister sur les caractéristiques des trajectoires obliques, à savoir des trajectoires des individus qui portent une attention ponctuelle et limitée à la chose publique.
Sébastien Michon
Cet article s’intéresse aux conditions d’entrée en politique d’une génération de jeunes militants, en étudiant leur professionnalisation politique dans des fonctions de collaborateur politique au cours des dernières années. Il montre que ce type d’entrée en politique dépend non seulement des parcours militants mais aussi scolaires. Car, si devenir collaborateur permet aux jeunes militants de convertir leur expérience militante dans une activité professionnelle, cette orientation se fait souvent à des moments d’échecs scolaires, d’incertitudes quant à la suite des études, et de doutes sur la valeur des ressources scolaires.
Livres
Comptes rendus de lecture
Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet, Yasmine Siblot, La France des « petits-moyens » : enquête sur la banlieue pavillonnaire
William Gasparini, Gilles Vieille-Marchiset, Le sport dans les quartiers : pratiques sociales et politiques publiques
Sous la direction de Chantal Crenn, Laurence Kotobi, Jean-Claude Gillet, Les animateurs professionnels face à la différence ethnique
Atlas national des fédérations sportives 2019 Hors collection
Jeunes, religions et spiritualités Agora débats / jeunesses
Jeunes et santé mentale : ressources et appropriations Agora débats / jeunesses
Les études… et à côté ? Les modes de vie des étudiant·e·s Agora débats / jeunesses