Accueil » Publications » Les publics des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024

Les publics des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024


En France, sept personnes de 15 ans et plus sur dix ont regardé au moins une compétition des Jeux olympiques (JO) et six sur dix au moins une compétition des Jeux paralympiques (JP). Les hommes, les plus diplômés mais aussi les jeunes (15‑24 ans) et les seniors (70 ans et plus) ont été les plus nombreux à suivre les Jeux de façon très régulière tout comme, logiquement, les pratiquants d’une activité sportive ou les habitués des compétitions sportives télévisées. Pour autant, près de trois personnes sur dix qui ne suivent habituellement aucun grand événement sportif ont regardé les Jeux de Paris 2024 régulièrement ou chaque jour.


Les publics des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024

En France, sept personnes de 15 ans et plus sur dix ont regardé au moins une compétition des Jeux olympiques (JO) et six sur dix au moins une compétition des Jeux paralympiques (JP). Les hommes, les plus diplômés mais aussi les jeunes (15‑24 ans) et les seniors (70 ans et plus) ont été les plus nombreux à suivre les Jeux de façon très régulière tout comme, logiquement, les pratiquants d’une activité sportive ou les habitués des compétitions sportives télévisées. Pour autant, près de trois personnes sur dix qui ne suivent habituellement aucun grand événement sportif ont regardé les Jeux de Paris 2024 régulièrement ou chaque jour.

Les compétitions des Jeux de Paris 2024 ont captivé une large partie de la population française, réunissant le noyau dur des amateurs de sports mais aussi, dans une certaine mesure, une frange de personnes habituellement peu intéressées par les compétitions sportives. C’est ce que met en évidence l’enquête menée par l’INJEP [encadré « Méthode »] auprès d’environ 4 000 personnes en septembre 2024, dans le cadre de l’évaluation de l’impact socio-économique des Jeux olympiques et paralympiques (JOP). Hors cérémonies d’ouverture et de clôture [encadré « Zoom sur »], 69 % des personnes de 15 ans et plus ont déclaré avoir suivi les compétitions des Jeux olympiques et 59 % celles des Jeux paralympiques, que ce soit à la télévision, en tant que spectateurs sur site de compétition1, ou encore en se rendant dans une fan-zone [tableau 1].

L’écran, privilégié pour suivre les Jeux

Les médias (télévision, plateformes numériques, radio) ont indéniablement été les canaux les plus prisés pour accéder aux compétitions : 96 % du public (c’est-à-dire des personnes ayant déclaré au moins un des trois modes de suivi pour les compétitions, hors cérémonies d’ouverture et de clôture) a utilisé ce mode de suivi pour les compétitions des JO et 95 % pour celles des JP. Ceci s’explique d’une part, par la flexibilité des contextes de visionnage (chez soi, entre amis ou dans les lieux publics) et d’autre part, par la couverture quotidienne de cet événement sportif par les chaînes publiques, accessibles sans abonnement. Les téléspectateurs ont ainsi pu suivre les compétitions à leur rythme et selon leurs préférences.

Source

L’enquête sur les Jeux de Paris 2024


Dans le cadre de l’évaluation d’impact socio-économique des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, l’INJEP a conduit une enquête portant sur les différentes modalités de suivi des Jeux, la perception des Jeux de Paris 2024 et du sport, notamment du sport féminin et du parasport. Cette enquête par quotas a eu lieu en deux vagues, avant (23 avril au 16 mai) puis après (9 au 30 septembre) les Jeux. Réalisées à méthodologie constante, ces deux vagues ont permis d’interroger chacune 4 500 individus (différents d’une vague à l’autre) âgés de 15 ans et plus, en ligne en France métropolitaine et par téléphone dans les DROM.

Une personne sur dix s’est rendue sur un site de compétition

Bien que l’écran ait permis de toucher une large audience, certaines personnes ont opté pour une immersion complète en assistant aux épreuves en tant que spectateurs directement sur les sites de compétition des Jeux, avec ou sans billet, certaines épreuves comme le cyclisme sur route ou le triathlon étant accessibles en partie sans billet. Au total, d’après les données de billetterie de Paris 2024, 12,1 millions de billets ont été vendus, majoritairement à des résidents français (62 % des billets olympiques et 91 % des billets paralympiques), témoignant ainsi d’une forte participation nationale. Au-delà de la billetterie marchande, l’État ainsi que les collectivités hôtes ont distribué des billets via des billetteries populaires, directement aux publics (scolaires, etc.) ou à des associations, notamment les fédérations sportives. 15 % des détenteurs de billets déclarent avoir reçu au moins un de leurs billets gratuitement de la part d’une collectivité territoriale ou d’une association.

Au total, 8 % des 15 ans et plus déclarent avoir été physiquement présents sur les sites de compétition des JO et 6 % lors des JP. Les spectateurs des JO et des JP sont en partie les mêmes : parmi les personnes ayant assisté aux compétitions des JO, deux sur cinq se sont rendues également sur les sites des JP, et réciproquement puisque plus de la moitié (55 %) des spectateurs présents sur les sites des Jeux paralympiques avaient déjà assisté à des compétitions olympiques. Les habitants d’Île-de-France sont plus de deux fois plus nombreux que la moyenne à déclarer avoir suivi les compétitions sur site : 18 % déclarent avoir été spectateurs des JO, 14 % des JP. En définitive, près d’un Francilien de 15 ans ou plus sur quatre (24 %) déclare avoir assisté à une compétition des Jeux dans leur ensemble (JO ou JP), contre en moyenne un Français sur dix (11 %).

Les fan-zones, conçues spécifiquement pour permettre au public de suivre les compétitions en direct dans une ambiance collective, ont attiré une part moindre du public des Jeux : seuls 4 % des spectateurs des JO comme des JP ont vécu les Jeux de cette façon.

Zoom sur

Parcours de la flamme, cérémonies et zones festives, les autres manières de suivre les Jeux de Paris 2024


Au-delà des compétitions, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont été marqués par des événements rassembleurs, prolongeant l’esprit olympique à travers des moments symboliques. Le passage de la flamme olympique a, par exemple, été suivi par 55 % des 15 ans et plus, tandis que le parcours de la flamme paralympique l’a été par 35 % d’entre eux.

Dans la même lignée, les cérémonies d’ouverture et de clôture ont suscité un intérêt significatif. Pour les JO, ces cérémonies ont rassemblé respectivement 53 % et 45 % des personnes de 15 ans et plus résidant en France (métropole et DROM), tandis que la cérémonie d’ouverture des JP a été suivie par 43 % et celle de clôture par 38 % d’entre elles. Les taux de participation sur les sites des cérémonies varient de 5 % à 7 % selon les cérémonies. Enfin, 40 % indiquent avoir suivi, en tant que spectateurs ou téléspectateurs, au moins une cérémonie d’ouverture des olympiades passées, ce qui est le cas de 53 % des 15 ans et plus pour les Jeux de Paris 2024.

Bien que plus limitée, la participation aux Jeux au sein de zones festives (hors fan‑zones) qui ont accueilli du public en marge des compétitions a permis à 12 % des 15 ans et plus de s’immerger dans l’ambiance des Jeux, leur permettant de suivre les compétitions et/ou de vivre un moment rassembleur particulier au travers de concerts, spectacles et autres animations.

Un suivi des compétitions plus souvent intensif lors des Jeux olympiques que paralympiques

Les Français ont pu suivre les compétitions des Jeux de plusieurs façons à la fois et à une fréquence variable. Pour en rendre compte, un score mesurant l’investissement du public, allant de 1 (pas du tout suivi) à 4 (suivi intensif), a été établi en combinant mode de suivi et fréquence de suivi [encadré « Méthode »]. L’engouement a été plus fort pour les Jeux olympiques, attirant une audience plus « investie » que celle des paralympiques. En effet, 27 % du public des JO les a suivis de façon intensive en regardant les compétitions à la télévision tous les jours plusieurs fois par jour, ou en ayant assisté à deux compétitions ou plus, contre 16 % de celui des JP [tableau 2]. 29 % du public des JO et 25 % de celui des JP ont eu un suivi qualifié de « soutenu ». Il peut s’agir d’une catégorie d’audience intéressée par les compétitions dans leur globalité mais sans le rythme quotidien intensif des « férus » des Jeux. 17 % du public des JP et 13 % de celui des JO n’ont regardé les Jeux à la télévision que quelques fois, voire une seule, témoignant d’un suivi « peu intense ». Les différences d’intensité de suivi entre les Jeux olympiques et paralympiques relèvent dans une certaine mesure de la période du déroulement des JP en septembre, période potentiellement moins propice en raison de la rentrée scolaire et de la reprise des activités professionnelles.

Deux tiers des 15 ans et plus ont suivi avec le même degré d’intensité les deux événements. Près de la moitié des personnes ayant suivi les JO de façon intensive ont également maintenu cette intensité pour les JP, traduisant une certaine fidélité pour les deux événements. Enfin seulement un « féru » des JO sur dix, c’est-à-dire ayant suivi les compétitions de façon « intensive », n’a pas du tout suivi les JP.

Suivi des JO plus marqué chez les seniors, les jeunes, les hommes ou les plus diplômés

Le public des Jeux olympiques le plus engagé dans le suivi des compétitions a un profil marqué par l’âge, le genre et le niveau de diplôme. En effet, près de deux tiers (63 %) des jeunes de 15-24 ans ont suivi les JO de manière « intensive » (22 %) ou « soutenue » (41 %), contre 56 % en moyenne. Les 70 ans et plus sont également relativement plus nombreux à avoir suivi les JO de manière « intensive » (33 %) ou « soutenue » (25 %). Le suivi « intensif » des JO est aussi nettement plus marqué chez les hommes (35 %, contre 20 % pour les femmes). À l’inverse, les femmes sont proportionnellement plus nombreuses à n’avoir pas du tout ou très peu suivi les JO (52 % contre 36 % des hommes). Par ailleurs, ce sont les plus diplômés qui ont manifesté un engagement plus fort pour les JO : 32 % des diplômés d’un bac + 3 ou plus ont suivi les compétitions de façon « intensive », contre 22 % pour les titulaires au plus du brevet. Ceci témoigne du fait que les milieux sociaux les plus favorisés sont aussi ceux qui consacrent le plus de temps au sport pendant leurs loisirs [1, 2].

Des similarités entre le public des JO et celui des JP

L’engouement des jeunes pour les Jeux s’observe également pour les compétitions paralympiques : près de la moitié des 15-24 ans (45 %) les ont suivies de manière assidue (« soutenue » ou « intensive »), contre 41 % en moyenne. À l’opposé, les 70 ans et plus ont aussi montré un intérêt supérieur à la moyenne dans le suivi de l’événement : 47 % d’entre eux ont suivi les JP de manière assidue. Par ailleurs, près de la moitié des hommes (48 %) ont suivi les JP de façon assidue, contre 36 % pour les femmes. Cet écart est toutefois légèrement réduit par rapport aux JO où il atteignait 16 points. À nouveau, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à n’avoir pas du tout suivi les JP (45 % contre 36 % des hommes).

Les personnes en situation de handicap déclarent avoir suivi de façon intensive les Jeux paralympiques significativement plus que la moyenne (24 %, soit + 8 points), phénomène déjà observé pour les JO (30 %, soit + 3 points).

Méthode

Un score pour mesurer le suivi des Jeux


Pour décrire d’une façon synthétique les différentes combinaisons de modalités de suivi, un score en quatre niveaux a été établi et calculé d’une part pour les Jeux olympiques et d’autre part pour les Jeux paralympiques. Le score combine le mode ainsi que la fréquence de suivi, et propose les quatre niveaux de suivi suivants :

– Niveau 1 – Aucun suivi : ni spectateur (compétition ou fan-zones), ni téléspectateur ;
– Niveau 2 – Suivi peu intense : les personnes ayant regardé les Jeux à la télévision juste une fois ou occasionnellement ;
– Niveau 3 – Suivi soutenu : les personnes ayant regardé les Jeux à la télévision soit chaque jour, une fois par jour, soit régulièrement mais pas tous les jours, ou bien ayant regardé les Jeux de façon peu intense mais en s’étant toutefois rendues dans une fan-zone ; et les personnes ayant été spectatrices sur site une fois et s’étant rendues dans une fan-zone ;
– Niveau 4 – Suivi intensif : les personnes ayant soit regardé les Jeux à la télévision chaque jour, plusieurs fois par jour, soit ayant été spectatrices sur un lieu de compétition au moins deux fois.

Un suivi des Jeux plus prononcé pour les Franciliens

Les habitants d’Île-de-France sont légèrement plus nombreux à avoir suivi de manière « intensive » les JO (31 % contre 27 % pour la moyenne nationale) et les JP (18 % contre 16 %)2. Parmi le public francilien des compétitions des Jeux olympiques, 24 % étaient présents comme spectateurs (contre 12 % à l’échelle nationale), ce qui s’explique par la forte proximité des sites majeurs de compétition, 94 % ont suivi les compétitions à la télévision (contre 96 % en moyenne nationale), et 9 % ont profité des fan-zones (contre 4 % en moyenne). Ce fort attrait des Franciliens pour les Jeux se reflète également dans les données de billetterie. Près de la moitié des billets olympiques (47 %) et une large majorité des billets paralympiques (71 %) vendus ont été achetés par des personnes résidant en Île-de-France. Bien que plus éloignés géographiquement, les habitants des DROM affichent des taux de suivi « intensif » relativement élevés pour les JO (32 %, soit 5 points de plus que la moyenne) et supérieurs à ceux observés dans les autres régions hors Île-de-France (26 %).

Les pratiquants sportifs largement représentés parmi les publics des Jeux

Que leur pratique d’une activité physique ou sportive soit régulière (34 %) ou occasionnelle (25 %), les pratiquants sportifs ont davantage suivi de manière « intensive » les JO que les personnes ne pratiquant aucune activité physique et sportive. Ces dernières apparaissent comme un public plus distant des Jeux par rapport aux sportifs réguliers ou occasionnels : seulement 22 % ont suivi les JO de façon « soutenue » et 13 % les ont peu suivis. L’écart est encore plus prégnant lorsque l’on considère la part de ceux qui n’ont pas du tout suivi les Jeux, avec un écart de 23 points entre les non-sportifs et les sportifs réguliers pour les JO, et de 20 points pour les JP. Ce lien fort entre pratique sportive et intérêt pour les compétitions – et au-delà pour les autres « pratiques sportives culturelles » (suivi de l’actualité sportive, jeux vidéo de sport…) – s’observe y compris en dehors des Jeux olympiques et paralympiques [2].

Une partie du public peu familier des retransmissions sportives a suivi les Jeux

Les personnes qui ont l’habitude de regarder des événements sportifs à la télévision ont aussi suivi les Jeux, avec de fortes similitudes concernant les intensités de visionnage3 : 80 % des 15 ans et plus ayant suivi au moins une compétition sportive au cours des douze derniers mois ont regardé les JO à la télévision tous les jours ou presque. Il en est de même s’agissant du parasport : 73 % des 15 ans et plus déclarant avoir suivi au moins une compétition parasportive dans l’année ont suivi les JP à la télévision quasi quotidiennement. Habituellement très réduite, la retransmission télévisuelle de compétitions de parasport a été exceptionnellement accrue lors des Jeux de Paris 2024, ce qui a facilité l’accès à ce type de compétitions.

Cet événement mondial atteint également une audience plus large de personnes habituellement désintéressées par les retransmissions sportives à la télévision. Près de trois personnes sur dix déclarant n’avoir regardé aucun grand événement sportif (comme le Tour de France, Roland Garros, etc.) au cours de l’année écoulée ont néanmoins regardé les Jeux de Paris 2024 régulièrement ou chaque jour (29 % pour les JO, 27 % pour les JP).

  1. Il était possible d’assister à certaines épreuves sans billet : par exemple le cyclisme sur route, le triathlon, le marathon ou la voile pour les JO et le paracyclisme sur route, le parathriathlon et le paramarathon pour les JP.
  2. Pour une analyse détaillée de toutes les façons dont les Franciliens ont suivi les Jeux de Paris 2024, voir l’étude réalisée par l’Institut Paris Région à partir de la même enquête : Michelot F., Thévenot L., « Jeux de Paris 2024 : les Franciliens au cœur d’un événement historique », Note rapide, janvier 2025.
  3. Puisque l’on utilise la fréquence de visionnage des JO et celle des JP, qui fait référence à tous les modes de suivi confondus, nous avançons ici l’hypothèse que la fréquence de visionnage déclarée par les répondants reflète celle du mode de suivi « à la télévision » (qui est le mode de suivi largement dominant).

Sources bibliographiques

  • [1] Didier M., Lefevre B., Raffin V., « Deux tiers des 15 ans et plus ont une activité physique ou sportive régulière en 2020 », INSEE France portrait social, novembre 2022.
  • [2] Zimmer C., « Au-delà de la pratique, le sport comme une expérience culturelle », INSEE France portrait social, novembre 2022.

POUR ALLER PLUS LOIN

  • Muller J., Nedjar S., Lombardo P., Louhab S., « Enquête sur le suivi des Jeux de Paris 2024 et les représentations du sport. Premiers résultats », INJEP Notes et rapports, 2025.
  • ARCOM, « Bilan de la diffusion audiovisuelle et numérique des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 », décembre 2024.