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Sociabilités juvéniles et construction de soi


En entrant en seconde, l’élève se trouve devant un ensemble de situations nouvelles. Comment se comportera-t-il dans ce groupe humain artificiel construit sur d’autres critères que les affinités ? Quel rôle tiendra-t-il au sein de ce groupe de pairs ? (extrait de : sociabilités et échec en seconde)


ÉDITORIAL

 

  • Socialisation politique et sociabilités juvéniles

Tariq Ragi

 

DÉBATS

 

  • Sociabilités et échec en seconde

Myriam Loisel Decque, chargée de mission : « L’égalité des chances entre les hommes et les femmes », université Charles de Gaulle, Lille-III

En entrant en seconde, l’élève se trouve devant un ensemble de situations nouvelles. Comment se comportera-t-il dans ce groupe humain artificiel construit sur d’autres critères que les affinités ? Quel rôle tiendra-t-il au sein de ce groupe de pairs ? Le souci de s’intégrer, de développer une image reconnue de l’autre implique peut-être des modifications de comportement, de type scolaire ou non. Cela peut donc en partie expliquer de brusques variations de trajectoire scolaire (en 2000, 15,4 % des élèves de seconde redoublaient). Une étude longitudinale menée auprès d’élèves d’une classe de seconde permet de mettre en évidence la manière dont ces derniers choisissent leurs fréquentations et les répercussions de ces choix en termes de représentations de soi et sur le plan scolaire, l’un et l’autre étant liés.

  • Relations amoureuses de jeunes de banlieue

Marta Antunes Maia, docteur en anthropologie sociale et ethnologie, affiliée au Laboratoire d’anthropologie sociale

L’observation de quatre populations collégiennes et lycéennes a permis de cerner la diversité de réalités apparemment proches et de conclure qu’il n’existe pas un profil de l’adolescent(e) indépendamment du contexte dans lequel il/elle évolue. La banlieue, territoire où s’est déroulée l’enquête, est plurielle, elle recouvre des réalités distinctes. Et le rapport à la sexualité n’est pas le même dans les différentes classes sociales, qui se regardent en chiens de faïence et se tolèrent plus ou moins.

  • Négociations en centre de vacances

Judit Vari, doctorante à l’EHESS

Les centres de vacances, communément appelés colonies de vacances, constituent un terrain privilégié dans la construction identitaire des enfants. Espace de socialisation, le centre de vacances par son fonctionnement même permet aux enfants, en se confrontant à de jeunes adultes et à d’autres enfants, d’expérimenter l’art de la négociation.

  • Chanteuse de variétés

Thomas Morinière, doctorant en sociologie, EHESS

Dans cet article, l’auteur interroge les pratiques du spectacle en amateur à partir du profil des candidats à une carrière dans la chanson. L’échantillon retenu est composé de jeunes participant à des castings, temps privilégié de confrontation avec les attentes de professionnels de la chanson. À cette occasion, les jeunes s’inscrivent dans une logique de mise à l’épreuve de leur talent dans une perspective de carrière artistique.

  • Valeurs et transmission

Jacqueline Catalogne, docteur en sociologie à l’EPHE, chercheur au Groupe de sociologie des religions et de la laïcité, IRESCO

Dans un monde où les observateurs relèvent un sentiment général de perte de repères, de crise de la transmission et de dégradation des valeurs, l’auteur tente d’apporter des éléments d’appréciation des mutations en cours à partir d’une enquête menée sur plusieurs années auprès de publics différents. Sont ainsi abordés la famille, l’amour, l’amitié, la fidélité, le travail, l’autorité, la liberté, la culture et la foi.

 

POINTS DE VUE

 

  • Mutation de l’animation socioculturelle

Mustafa Poyraz, docteur en sociologie, chargé de cours à l’université d’Évry-Val d’Essonne

Faciliter l’accès à la culture et à l’éducation de chacun, tout en préservant un espace souple et non rationalisé, constitue la base de l’animation socioculturelle. Le premier paradoxe provient du fait qu’il est difficile de résister au processus d’institutionnalisation puisque la profession d’animateur fait partie d’un ensemble de pratiques sociales de plus en plus façonnées par les institutions. Le deuxième paradoxe concerne l’évolution de son champ d’intervention. L’animation socioculturelle souhaite apporter ses valeurs provenant de l’éducation populaire vers les quartiers populaires afin d’y développer la dimension culturelle et éducative ; elle dévie parallèlement de plus en plus vers un champ purement social et institutionnel. La précarisation de la situation des animateurs et l’absence d’un espace de capitalisation des expériences accentuent la complexité de l’animation.

  • Les jeunes favorisés face à la violence

Elisabeth Murilho da Silva, doctorante en sciences sociales, université catholique de São Paulo

L’auteur présente un fait divers survenu en 1997 à Brasília, où cinq jeunes issus de familles aisées ont immolé par le feu un Indien qui dormait sur un banc public. En prenant appui sur ce crime, présenté par ses jeunes auteurs comme un « accident », il analyse les rapports sociaux au Brésil à partir d’une grille combinant catégorie sociale, violence et corruption.

 

CHRONIQUES

 

  • Lire, faire lire

 

Comptes rendus de lecture

Les « voleurs » de falaise : un territoire d’escalade entre espace public et espace privé, Éric de Léséleuc

Pour l’éducation populaire, Michel Héluwaert

La carte postale, une œuvre : ethnologie d’une collection, Christian Malaurie

L’olympisme : bilan et enjeu géopolitiques, Jean-Pierre Augustin, Pascal Gillon

Notes de lecture

Signalements

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