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Les projets retenus pour l’appel à projets Jeunesses et logements


Avec l’appel à projets « Jeunesses et logements » lancé en septembre 2022, l’INJEP soutient des projets de recherche qui analysent les conditions d’accès au logement des jeunes, leurs trajectoires résidentielles et leurs expériences du « chez soi ». Une démarche qui a pour ambition de rendre compte notamment des inégalités d’accès au logement des jeunes et de leurs conditions d’habitation. Découvrez les cinq projets retenus dans le cadre de l’appel à projets Jeunesses et logements. 

 

Comprendre le rapport des jeunes ruraux à leur logement : quelles attentes et quels parcours résidentiels ? Le cas du Sicoval (LISST)

Malgré des cadres nationaux communs, le territoire français est marqué par de grandes différences dans les politiques locales de l’habitat et par de forts contrastes de marché entre métropoles et espaces ruraux, mais aussi au sein de ces derniers. Dans ce contexte, l’accès et le rapport au logement des jeunes ruraux semblent joués d’avance. En effet, la faiblesse et la moindre diversité de l’offre de logements conjuguées aux préoccupations liées au vieillissement de la population rurale indiquent que les jeunes ruraux vivent chez leurs parents puis se contentent de ce qui se présente en matière de logement, sans que les acteurs publics locaux ne puissent toujours leur proposer des alternatives plus en lien avec leurs besoins. Ce projet de recherche a donc pour objectif de mieux connaitre les attentes et les usages des jeunes ruraux en matière de logement, mais aussi de repérer les actions et projets en la matière initiés ou accompagnés par les collectivités locales. Pour y parvenir, nous mènerons une enquête qualitative par entretiens semi-directifs auprès de jeunes vivants dans des territoires situés dans le Sud-Ouest français ayant différentes caractéristiques et marqueurs « du rural ».

 

De l’habitat de passage au logement à soi : recherche sur les conditions d’habitat et d’accès au logement des jeunes en situation de précarité (PACTE)

La recherche s’intéresse à des situations d’habitats de passage – hébergements institutionnels ou chez des particuliers, foyers jeunes travailleurs, squats, campings, etc. – dans lesquels les jeunes n’ont pas vocation à habiter indéfiniment ; il s’agit d’habitats plus ou moins précaires, de plus ou moins longue durée, ouvrant potentiellement sur un logement « à soi ». Les objectifs de la recherche sont triples. Premièrement, il s’agit de décrire la diversité de ces habitats et d’analyser les expériences des jeunes qui y vivent. Deuxièmement, il s’agit de documenter les aspirations de ces jeunes quant à leurs futurs lieux de vie, de comprendre les obstacles qu’ils.elles rencontrent mais aussi les ressources sur lesquelles ils.elles s’appuient pour y accéder. Dernièrement, il s’agit de retracer la place de ces habitats dans les parcours d’habiter des jeunes qui ont maintenant un logement « à soi ». La recherche s’appuiera sur une enquête qualitative multisituée, à la fois dans des agglomérations urbaines et en milieu rural.

 

Le foyer des jeunes. Enquête sur les ressorts sociaux des stratégies immobilières chez les jeunes ruraux (INRAE)

Ce projet étudie les conditions d’accession à la propriété chez les jeunes ruraux. L’enjeu est de mettre en lumière les ressorts inégalitaires des stratégies immobilières, en déterminant quelles sont les ressources individuelles décisives dans l’accès à la propriété et comment elles opèrent potentiellement un tri social au sein d’une génération locale. Le dispositif d’enquête combine méthodes statistiques, questionnaire et ethnographie.

 

« Vivre ensemble en coloc » : Sociologie de la cohabitation entre jeunes adultes (CERLIS)

Ce projet cherche à comprendre le phénomène et l’expérience de colocation. Il vise à renforcer la connaissance de la population des colocataires jeunes, dont on sait assez peu de choses, et d’étudier les manières d’habiter entre personnes non-apparentées pour comprendre ce que les colocations disent des transformations du lien social et des solidarités entre non-apparentés et entre les générations. Or, dans un contexte où les solidarités publiques restent insuffisantes et où la solidarité familiale a été fortement mise à contribution avec le recul de l’Etat-providence, la solidarité horizontale entre individus non-apparentés, qui se dégage dans ces nouvelles formes de vie privée, présente un intérêt nouveau pour les pouvoirs publics. Pour ce faire, cette recherche projette de réaliser une enquête à partir de deux sources de données. Une exploitation de l’enquête Enquête nationale sur les ressources des jeunes (ENRJ) de 2014 permettra de connaître l’étendue des situations de colocation auprès d’une population de jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans. La seconde source de données sera celle issue d’une enquête par entretiens semi-directifs qui sera réalisée auprès des colocataires dans deux villes universitaires, Paris et sa banlieue et Rennes. Il s’agira de récolter le récit des trajectoires résidentielles des jeunes adultes en interrogeant tout particulièrement les relations de dépendance vis-à-vis des parents, les aides des pouvoirs publics. Cette étude se focalisera aussi sur l’expérience de la cohabitation des colocataires. Les dimensions matérielles (partage des espaces, présence des objets personnels, sentiments de chez soi), relationnelles (moments privés, moments collectifs entre colocataires), et économiques de cette expérience seront particulièrement examinées.

 

L’accès des jeunes à l’indépendance résidentielle sur le territoire d’origine ou ailleurs en France : analyse de l’influence conjointe des marchés du travail et du logement (LEST)

Ce projet propose d’identifier l’impact des marchés territoriaux de l’emploi et du logement sur le processus d’autonomisation des jeunes. Cette contribution considère l’autonomie résidentielle des jeunes sortant du secondaire au prisme des dynamiques de cumuls des inégalités sociales et spatiales où la dimension territoriale joue un rôle dans la définition des trajectoires résidentielles et professionnelles. Il ne s’agit pas de « cartographier » une territorialisation de l’autonomie résidentielle, mais la manière dont elle se construit en fonction des opportunités et des limites structurelles liées aux marchés du logement et du travail et du rôle des politiques de logement et du travail en soutien de la mobilité géographique des jeunes. Cette recherche étudiera de façon privilégiée la mobilité géographique comme une stratégie permettant au jeune de surmonter un désavantage initial local sur un des deux marchés ou les deux. Selon l’enquête Génération 2013 à 3 ans du CEREQ, ce projet étudiera l’influence des conditions territoriales du marché de l’emploi, du marché du logement, et de la mise en œuvre des politiques publiques sur l’accès à l’autonomie résidentielle des jeunes. C’est en observant conjointement les comportements de mobilité (ou non-mobilité) géographique et résidentielle des jeunes que cette étude analysera l’influence respective de chacun de ces éléments.