Le numéro 69 de la revue Agora Débats / Jeunesse porte sur l’expérimentation qui est un processus qui concerne aussi bien les jeunes, à titre individuel et privé, que les institutions les prenant en charge. Le flux, plus ou moins continu, qui renouvelle le processus expérimental mené en France depuis plusieurs décennies est présenté comme une innovation sociale, voire une « voie de changement ».
Si les expérimentations émanent le plus souvent d’instances publiques (administrations, élus), elles sont également portées par des acteurs, associatifs, usagers, individuellement ou collectivement. Ce numéro d’Agora donne à lire des dynamiques sociales très contrastées à l’oeuvre dans ces expérimentations qui répondent toutes à un double défi : celui de régler de grands problèmes de société à une faible échelle et, bien souvent, avec peu de moyens.
Alors que l’on sait que les discriminations impactent plus ou moins durement et durablement les trajectoires d’insertion professionnelle des jeunes qui fréquentent les missions locales, les premiers concernés ne sont pas associés aux réflexions pour y opposer une politique efficace. Cette expérimentation procède de ce paradoxe pour engager la construction du problème public avec les publics. À partir du concept d’intermédiation sociale, le dispositif veut promouvoir la reconnaissance des jeunes, sur le terrain, comme acteurs d’une action publique pensée avec eux.
Cet article a pour objectif d’analyser le recours à l’expérimentation par des collectivités territoriales dans le cadre de leurs politiques de jeunesse. Quels sont les objectifs de ces expérimentations ? Comment sont-elles conçues ? Quelles démarches sont mises en œuvre ? Pour ce faire, l’auteur examine les processus par lesquels sept Villes de l’Ouest, à travers des projets qu’elles ont mis en place en direction des jeunes des quartiers populaires, envisagent l’expérimentation. Celle-ci se manifeste à travers trois modèles qui s’imposent comme des référentiels d’action : participatif, procédural et en rupture avec des pratiques antérieures. les processus par lesquels sept Villes de l’Ouest, à travers des projets qu’elles ont mis en place en direction des jeunes des quartiers populaires, envisagent l’expérimentation. Celle-ci se manifeste à travers trois modèles qui s’imposent comme des référentiels d’action : participatif, procédural et en rupture avec des pratiques antérieures.
Parce que le concept de jeunesse et celui d’expérimentation sont souvent associés et définis par leur spécificité quant à leur rapport au temps et aux catégories sociales existantes, cet article regarde la manière dont les expérimentations de politique publique à destination des jeunes deviennent un espace où se confrontent les temporalités de l’État, des organisations et des jeunes. Trois exemples nous permettent d’observer que, malgré ces différences, l’expérimentation reste un espace-temps où une place est laissée à l’expression des représentations de chacun, et où les catégories peuvent donc être remises en cause.
Cette analyse s’est focalisée sur les jeunes générations et les faclabs, laboratoires d’expérimentations créés dans le sillage des fablabs mais destinés aux étudiants universitaires. Pour rendre compte de ces nouvelles pratiques, cette première étape de la recherche dont cet article est la traduction s’appuie d’un point de vue méthodologique sur l’analyse et l’observation de l’environnement, sur des entretiens informels avec certains participants du faclab de Cergy-Pontoise, précurseur en France de ce type de dispositif universitaire, et sur un entretien mené avec la directrice de ce faclab.
Le souhait du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse (FEJ) d’intégrer un protocole d’évaluation dès la phase de construction des projets a fait émerger de nombreux débats quant à la place de l’évaluateur au sein de ces expérimentations sociales. Bien que pour des raisons éthiques, indépendance et neutralité paraissaient nécessaires pour garantir la crédibilité et la légitimité de l’évaluateur, cet article montre que la coopération entre les deux parties a également été essentielle pour faire de l’évaluation une démarche constructive.
Loin de la subversion et de la transformation sociale : les pratiques de l’économie sociale et solidaire
Fanny Darbus
En quoi les pratiques de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont-elles matériellement subversives ou du moins se différencient-elles de celles qui prévalent par ailleurs ? Ceux qui placent leurs pratiques économiques sous le référent ESS sont-ils motivés par un souci de transformation économique et sociale ? Comment se présentent ces intentions ? C’est en s’intéressant aux pratiques économiques développées au nom et au sein de l’ESS, et aux discours des agents qui, par leur travail, les font exister, que cet article répond à ces questions.
Idéaux de masculinité et sexualité interdite
Expériences sexuelles au moment de la transition vers l’âge adulte
Vulca Fidolini
Cette contribution fait l’analyse des parcours de construction de la masculinité auprès d’une population de jeunes adultes marocains musulmans immigrés en France. À travers les récits de leurs expériences sexuelles, l’étude s’emploie à montrer les normes qui définissent la conduite sexuelle et l’idéal masculin chez ces jeunes hommes, interrogeant notamment la période préconjugale. L’article se focalise sur le rapport qu’ils entretiennent avec leurs modèles idéaux de masculinité afin d’en révéler l’influence sur les expériences sexuelles pendant la transition vers l’âge adulte.
Rapport au travail et carrière des jeunes salariés d’exécution des grandes entreprises du privé
Pascal Barbier, Pauline Seiller
L’objectif de cet article est d’étudier le rapport à l’avenir des jeunes en emploi stable (en CDI dans de grandes entreprises du secteur privé) à travers leur rapport à la carrière et, en particulier, aux postes d’encadrement de proximité. L’accession à une promotion interne est une dimension structurante des expériences des individus au travail : elle offre un horizon professionnel et conditionne des types ’engagement dans le travail. Trois postures face à la carrière peuvent être distinguées chez ces jeunes : la volonté d’obtenir une promotion, la gestion du décalage entre les aspirations initiales et la réalité effective de la carrière, et la non-aspiration à la promotion.
Atlas national des fédérations sportives 2019 Hors collection
Jeunes, religions et spiritualités Agora débats / jeunesses
Jeunes et santé mentale : ressources et appropriations Agora débats / jeunesses
Les études… et à côté ? Les modes de vie des étudiant·e·s Agora débats / jeunesses