Un dossier coordonné par Yaëlle Amsellem-Mainguy, chargée de recherche à l’INJEP et Patricia Loncle, chercheuse à l’École des hautes études en santé publique (EHESP).
Pour une analyse de la transition entre enfance et adolescence
Regard parental sur la puberté et transformation des pratiques éducatives Aurélia Mardon
En s’appuyant sur des entretiens avec des mères et leurs filles concernant les premières règles, cet article entend démontrer que la puberté agit sur la définition que les parents se font de leurs filles et de leur statut. Ces transformations les poussent également à transmettre aux filles de nouvelles normes corporelles, ce qui a des conséquences sur la façon dont elles vivent les transformations de la puberté et leur identité féminine. L’article souligne ainsi l’intérêt d’analyser les représentations et les attitudes éducatives parentales pour comprendre les transitions entre les âges de la vie.
L’autonomisation des jeunes souffrant de troubles psychiques
Définir les relations d’interdépendance familiales
Audrey Parron
Cet article s’intéresse à ce moment particulier du passage à l’âge adulte dans un contexte de gestion collective de la maladie psychique. L’approche se veut compréhensive, c’est-à-dire portée sur l’expérience des jeunes et de leurs parents. En s’appuyant sur une analyse de trajectoires basée sur les discours croisés des jeunes et de leur famille, l’auteure tente de démontrer que le processus d’autonomisation ne se construit pas tant dans l’indépendance financière et la prise d’autonomie familiale que dans une définition d’une bonne distance relationnelle entre les membres de la famille.
Jeunes & santé : entre actions publiques et comportements individuels
Yaëlle Amsellem-Mainguy, Patricia Loncle
Introduction
Famille et école : un partenariat éducatif ?
La prévention des conduites à risque juvéniles en milieu scolaire vue par les familles
Marie-Clémence Le Pape
Depuis une quinzaine d’années, le cadre institutionnel de l’éducation à la santé à l’école a été nettement défini et amélioré. Les efforts entrepris pour mettre en place une nouvelle politique d’éducation à la santé ont également impliqué une redéfinition du rapport famille/école. Cet article propose tout à la fois de retracer l’évolution du rôle accordé aux familles dans les textes législatifs et d’analyser comment les jeunes et leurs parents jugent les actions menées en milieu scolaire pour prévenir les comportements à risque juvéniles.
Quand la santé des jeunes m’était contée !
La jeunesse dans la revue La Santé de l’homme
Éric Le Grand
La revue d’éducation pour la santé, La santé de l’homme, est éditée depuis 1942. Née sous l’impulsion de médecins dans un pays en guerre, elle a évolué en fonction des contextes sanitaires et sociaux des soixante-dix dernières années. L’auteur propose un regard historique sur la place accordée dans cette revue à la jeunesse et à la santé de celle-ci. De même, ce voyage dans le temps essaie de mettre en perspective les évolutions de l’éducation pour la santé.
Les collectivités locales et la santé des jeunes
Quel engagement à partir des compétences décentralisées ?
Lise Monneraud
Dans une approche globale de la santé, les collectivités locales en charge de la gestion des établissements scolaires et, pour les départements, de l’action sociale, sont amenées à prendre part à l’action publique de la santé, par le biais de leurs compétences décentralisées dont elles reconstruisent les formes et le contenu symbolique. Elles accomplissent leurs missions propres en y intégrant une dimension qualitative « santé ». Mais la santé en milieu scolaire est aussi une entrée privilégiée dans le champ des politiques sanitaires pour la Région et les communes qui ne détiennent pas de stricte compétence santé : y participer leur permet d’enrichir leur champ d’action, en donnant à leur institution une valorisation symbolique nouvelle.
« Jeunes en errance »
Les effets pervers d’une prise en charge adaptée
Céline Rothé
Les problèmes des « jeunes en errance » sont abordés en termes sanitaires et les premières mesures les concernant orientées vers le rétablissement de leur bien-être. L’accompagnement par des professionnels dans des structures aux contraintes minimales permet un rétablissement du lien social et une reconstruction de l’individu. Cependant, poser le retour vers le droit commun comme aboutissement de la prise en charge conduit à l’échec. En mettant fin à l’accompagnement, l’engagement dans l’avenir peut perdre de son sens et amener la personne à s’en dégager.
Les jeunes Réunionnais et la santé
Transmission des savoirs liée à la maladie
Caroline Giacomoni
Notre intérêt se porte sur l’éducation à la santé étendue aux sources informatives et aux processus de transmission des représentations concernant la maladie au sein de la jeunesse réunionnaise. Il s’agit d’appréhender les lieux, les supports et les agents participant à la diffusion des informations en matière de santé, notamment sur le cancer et les comportements à risque, ainsi que le processus d’éducation à la santé à l’œuvre à La Réunion. Seront abordés les différents vecteurs utilisés et pouvant être considérés comme soutiens et « interlocuteurs » privilégiés en matière de santé par les jeunes.
Usage de drogues en milieu festif
Rapport au risque et définition de la santé chez les jeunes consommateurs
Nicolas Ducournau
L’usage de drogues en milieu festif comporte vertus et désagréments que les jeunes consommateurs cherchent et acceptent respectivement. Pour ce faire, ils mettent en place des stratégies de gestion de l’usage pour que les inconvénients ne dépassent les satisfactions obtenues. Ces mécanismes d’autocontrôle méritent une attention particulière, afin de pouvoir proposer des réponses éducatives qui accompagnent les usagers dans leur entreprise spontanée de réduction des dommages. Seul un dialogue ouvert sur la question autorise une domestication des risques liés à des pratiques certes sanctionnées et marginalisées, mais bien réelles.
Alcool, tabac, cannabis : les drogues à 17 ans
Synthèse réalisée par Stanislas Spilka, François Beck, Stéphane Legleye
Le tabac, l’alcool et le cannabis sont les trois produits psychoactifs les plus souvent expérimentés et consommés à la fin de l’adolescence. Aujourd’hui, de nombreuses études permettent d’éclairer la période de l’adolescence et d’observer notamment l’évolution des consommations de produits psychoactifs. C’est, en effet, durant l’adolescence qu’ont lieu les premières expériences de prises de produits, licites ou non, et que peuvent s’installer leurs consommations régulières.
Yaëlle Amsellem-Mainguy, chargée de recherche à l’INJEP. Patricia Loncle, chercheuse à l’École des hautes études en santé publique (EHESP).
Atlas national des fédérations sportives 2019 Hors collection
Jeunes, religions et spiritualités Agora débats / jeunesses
Jeunes et santé mentale : ressources et appropriations Agora débats / jeunesses
Les études… et à côté ? Les modes de vie des étudiant·e·s Agora débats / jeunesses