La place des filles dans les juniors associations
En mars 2013, l’assemblée générale du Réseau national des juniors associations (RNJA) a adopté un plan de développement prévoyant une étude sur la participation des jeunes filles dans les juniors associations. Formulée par certains membres fondateurs du réseau et par les jeunes adhérents, cette demande a fait l’objet d’un rapprochement avec une équipe de chercheurs de la chaire de recherche sur la jeunesse de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) à Rennes.
Contexte de l’étudeEn mars 2013, l’assemblée générale du Réseau national des juniors associations (RNJA) a adopté un plan de développement prévoyant une étude sur la participation des jeunes filles dans les juniors associations. Formulée par certains membres fondateurs du réseau et par les jeunes adhérents, cette demande a fait l’objet d’un rapprochement avec une équipe de chercheurs de la chaire de recherche sur la jeunesse de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) à Rennes. La demande consistait à interroger la place et le rôle des filles au sein des juniors associations, notamment sous l’angle de la prise de responsabilités. Pour mener à bien cette étude, un partenariat a été engagé en novembre 2013 entre l’EHESP et le RNJA avec le soutien du Fonds de développement de la vie associative, au titre des études. Ce premier temps de l’enquête a produit un travail quantitatif important sur la base de données des adhérents du RNJA. Il a permis de dégager des lignes de force appelant à un approfondissement des analyses à partir de rencontres menées avec les adultes et les jeunes impliqués dans une junior association pour produire des données qualitatives. Cette deuxième phase de l’enquête a été l’occasion d’une ouverture à un troisième acteur, l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP), accompagnant le processus entamé et prolongeant certains questionnements dans la deuxième phase d’enquête.Comité de suiviPatricia Loncle (EHESP) ; Olivier Bourhis, puis Carolle Khouider (RNJA)Méthodologie et problématiquePour mener ce travail, un partenariat est a été engagé en novembre 2013 avec une équipe de chercheurs de la titulaire de la chaire jeunesse de l’EHESP qui dirige l’étude. Au sein de la chaire, Karinne Guilloux, chargée de recherche, Fransez Poisson, doctorant et Alexandre Pourtier, stagiaire, réalisent ensemble la démarche d’enquête quantitative et qualitative. Le projet reçoit en décembre 2013 le soutien du FNDVA. En 2014, le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) se saisit également de l’intérêt de cette étude. L’INJEP rejoint la dynamique avec la contribution d’Emmanuel Porte, chargé de recherche. L’exploitation statistique donne les premières tendances dès avril 2014, le travail de terrain et la passation des entretiens viennent compléter les premiers résultats et s’articulent dans un protocole de recherche revisité en 2015. En novembre 2015 parait une première synthèse sous la forme d’un numéro du bulletin Jeunesses : études et synthèses de l’Observatoire de la jeunesse, publié par l’INJEP.RésuméCe rapport d’étude contribue à mieux appréhender le dispositif dans son fonctionnement actuel, sous l’angle de la mixité et de prise de responsabilités des jeunes filles. Il part d’un constat – les filles s’emparent moins du dispositif des juniors associations que les garçons – et essaie de comprendre ce déséquilibre en interrogeant à la fois la structuration du réseau (territoire, activité, âge, nombre de membres, etc.), les modes d’organisation des jeunes et le rôle des adultes accompagnateurs. Prise dans son ensemble, la participation des jeunes filles est réelle et significative. Prise dans le détail, il existe des espaces, des âges, des thématiques autour desquelles la présence des filles comme leur prise de responsabilités reste en retrait. Cela peut s’expliquer par des effets d’âge et le choix des activités associatives qui caractérisent la sociabilité adolescente. Mais l’étude rappelle également l’importance du territoire et des adultes dans le processus d’émergence des juniors associations. Ceux-ci conditionnent, sans la déterminer complètement, l’appréhension du dispositif comme levier d’une participation accrue des jeunes filles à la vie associative. Le croisement de ces perspectives fait ressortir des observations intéressantes.Présentation des auteursFransez Poisson est doctorant à la chaire Jeunesse de l’École des hautes études en santé publique (EHESP, Rennes) et à la chaire de recherche sur l’évaluation des actions publiques à l’égard des jeunes et des populations vulnérables (CREVAJ) de l’École nationale d’administration publique du Québec. Ses travaux portent sur l’implication collective des adolescents.Emmanuel Porte est historien et politiste de formation, chargé d’études et de recherche à l’INJEP. Ses travaux actuels portent plus particulièrement sur l’étude du système d’acteurs de l’éducation populaire et les mutations des pratiques coopératives dans le champ de l’éducation non formelle (numérique, relations recherche/société, environnement). Il s’intéresse également à l’engagement associatif des jeunes adolescents (juniors associations, etc.) et aux apprentissages.