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L’accès des jeunes avec moins d’opportunités à la mobilité internationale dans un cadre non formel


Si les apports d’une expérience de mobilité internationale sont hautement significatifs chez les jeunes avec moins d’opportunités, notamment au regard de leur parcours et des difficultés auxquelles ils font face dans leur
vie quotidienne, tous n’y ont pas systématiquement accès.



L’accès des jeunes avec moins d’opportunités aux programmes de mobilité internationale dans un cadre non formel est progressivement devenu un objectif politique important au coeur des orientations du plan Priorité jeunesse en France comme des stratégies européennes de jeunesse et d’inclusion sociale. Néanmoins, la récente évaluation menée par l’INJEP dans le cadre du réseau européen Research-based Analysis of Youth in Action (RAY) 1 révèle une forte sélectivité du programme européen Jeunesse en action, actuellement Erasmus + Jeunesse. C’est dans ce contexte qu’une étude qualitative a été lancée en juin 2015 afin de mettre au jour et de comprendre les obstacles freinant l’accès des jeunes avec moins d’opportunités à la mobilité internationale dans un cadre non formel.Comité de suivi– Labadie Francine, directrice de l’étude, cheffe de projet Observatoire de la jeunesse et des politiques de jeunesse, coordinatrice de la mission Observation Évaluation, INJEP– Benia Djamel, Association pour le développement des initiatives citoyennes et européennes (ADICE) Roubaix– Bonnet Gilles, Région Île -de-France– Brard-Guillet Karine, Conseil national des missions locales (CNML)– Brun Ludovic, direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) d’Île-de-France– Crochu Estelle, consultante Bordeaux– Dumas Véronique, Région Île -de-France– Fabre Claire, Union nationale des missions locales (UNML)– Mangematin Virginia, direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA)– Okubo Chantal, direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA)– Scherpereel Sylvain, Agence Erasmus + France– Tremolières Jérémy, Agence Erasmus + Jeunesse et Sports, FranceMéthodologie et problématiqueL’étude part de l’hypothèse que les freins à l’accès à la mobilité internationale résulteraient d’une combinaison entre des obstacles ancrés dans les pratiques professionnelles et les représentations institutionnelles, et des difficultés liées aux parcours individuels et aux situations rencontrées par les jeunes eux-mêmes. Une enquête qualitative a été réalisée dans trois régions françaises : Alsace, Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur. 15 entretiens semi-directifs ont été menés avec des professionnels de l’accompagnement des parcours d’insertion sociale et professionnelle des jeunes et des opérateurs de la mobilité internationale. Dans un second temps, 18 entretiens biographiques individuels et 3 focus groupes ont été réalisés avec des jeunes avec moins d’opportunités.RésuméSi les apports d’une expérience de mobilité internationale sont hautement significatifs chez les jeunes avec moins d’opportunités, notamment au regard de leur parcours et des difficultés auxquelles ils font face dans leurvie quotidienne, tous n’y ont pas systématiquement accès. Les résultats de l’étude montrent que l’environnement institutionnel est un facteur décisif, non seulement pour la mise en relation des jeunes avec ce type d’expérience et ses dispositifs supports, mais également pour la concrétisation de leur projet par l’intermédiaire de l’accompagnement. Néanmoins, à l’instar de l’environnement familial, le cadre institutionnel – par l’intermédiaire de représentations, de normes, de configurations, de logiques d’action et de postures professionnelles – peut constituer un frein limitant significativement les possibilités d’accès des jeunes avec moins d’opportunités à une expérience de mobilité internationale dans un cadre non formel.Mots clésJAMO ; MOBILITÉ INTERNATIONALE ; PROGRAMME ERASMUS + ; EUROPE ; ÉDUCATION NON FORMELLE ;VOLONTARIAT ; SOCIOLOGIE DE LA JEUNESSE.Clotilde Talleu, chargée d’études/consultante en sciences sociales et en évaluation des politiques publiques. Docteure de l’université de Strasbourg et titulaire d’un master « Politiques européennes et affaires publiques » de l’Institut d’études politiques de Strasbourg, ses principales études s’orientent autour des pratiques et des politiques éducatives, de jeunesse et sportives, du niveau local au niveau européen.