Créé en 2019, le service national universel (SNU) s’adresse aux jeunes âgés de 15 à 17 ans auxquels il propose de participer à un « séjour de cohésion » puis à une phase d’engagement (mission d’intérêt général, service civique, bénévolat, préparation militaire…). En 2023, environ 40 000 jeunes ont participé à un séjour de cohésion. Souvent motivés par les rencontres, la valorisation du SNU sur leur CV, le cadre militaire et le sport, ils se déclarent très majoritairement satisfaits de leur expérience, mais soulignent cependant quelques points à améliorer, comme le planning des journées souvent jugé trop chargé. Les élèves scolarisés en voies générales et technologiques sont surreprésentés, tout comme les filles et les enfants de cadres ou de parents ayant travaillé dans les corps en uniforme. Plus de quatre jeunes sur cinq souhaitent réaliser la phase d’engagement après le séjour de cohésion, le plus souvent dans les corps en uniforme.
Créé en 2019, le service national universel (SNU) s’adresse aux jeunes âgés de 15 à 17 ans auxquels il propose de participer à un « séjour de cohésion » puis à une phase d’engagement (mission d’intérêt général, service civique, bénévolat, préparation militaire…). En 2023, environ 40 000 jeunes ont participé à un séjour de cohésion. Souvent motivés par les rencontres, la valorisation du SNU sur leur CV, le cadre militaire et le sport, ils se déclarent très majoritairement satisfaits de leur expérience, mais soulignent cependant quelques points à améliorer, comme le planning des journées souvent jugé trop chargé. Les élèves scolarisés en voies générales et technologiques sont surreprésentés, tout comme les filles et les enfants de cadres ou de parents ayant travaillé dans les corps en uniforme. Plus de quatre jeunes sur cinq souhaitent réaliser la phase d’engagement après le séjour de cohésion, le plus souvent dans les corps en uniforme.
Le service national universel (SNU) a été lancé en 2019 avec pour objectifs « le renforcement de la cohésion nationale et territoriale, le développement d’une culture de l’engagement et l’accompagnement de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes1 ». Après une première phase de « séjour de cohésion » en internat, les participants s’orientent vers une phase d’engagement. Celle-ci prend actuellement la forme d’une mission d’intérêt général (MIG) de 84 heures effectuée dans une association, dans un « corps en uniforme » (armée, police, gendarmerie ou pompiers) ou encore dans un autre organisme public (mairie, médiathèque, etc.). La MIG peut être complétée par un engagement plus long, réalisé entre 16 et 25 ans, par le biais du bénévolat associatif, d’un service civique, ou en rejoignant les réserves des corps en uniforme.
En 2019, lors de la phase de préfiguration du SNU, 2 000 jeunes ont réalisé leur séjour de cohésion dans 14 centres. La crise sanitaire a empêché la tenue de séjours en 2020, mais l’année suivante, le dispositif a poursuivi sa montée en charge : 15 000 participants en 2021, 32 000 en 2022, et 40 000 en 2023, dans l’un des 322 centres SNU actifs au cours des vacances de février (pour les jeunes résidant dans la zone de vacances scolaires C), d’avril (zones A et B), de juin, de juillet ou d’octobre (en Nouvelle-Calédonie).
Les principales motivations citées par les jeunes pour participer au SNU en 2023 sont la volonté de faire des rencontres (72 %), d’avoir une expérience à valoriser sur leur CV (57 %), d’être dans un cadre militaire (53 %), et de faire du sport (51 %). L’initiation au code de la route, prévue lors des séjours, n’est citée que par 23 % des participants, 29 % mentionnent le développement de l’engagement bénévole, et 30 % la volonté de découvrir un nouveau territoire (voir graphique).
Parmi les participants aux séjours de 2023, 47 % disent vouloir exercer un métier dans le secteur des armées, de la police ou des pompiers. Ce choix est de loin le plus cité, les secteurs suivants étant ceux de la santé, de l’action sociale et culturelle (20 %), et du sport (16 %). 13 % des participants ne savent pas encore vers quels secteurs d’activités s’orienter.
L’évaluation du SNU menée par l’INJEP
Dès 2019, l’INJEP a été mandaté pour réaliser l’évaluation du SNU. Cette évaluation se concentre sur les conditions de mise en œuvre et la réception par les acteurs afin de dégager des pistes d’amélioration du dispositif en vue de sa montée en charge. Elle repose sur une méthode mixte qui allie enquêtes qualitatives et quantitatives, permettant notamment de réaliser des comparaisons entre années.
Les résultats présentés ici portent spécifiquement sur les séjours de cohésion réalisés en 2023. Dans ce cadre, l’ensemble des jeunes ayant réalisé un séjour de cohésion entre février et juillet 2023 ont été invités à participer à une enquête dans les jours suivant la fin de leur séjour (58 % ont répondu au questionnaire). Un rapport présentant les résultats détaillés de l’enquête est disponible sur le site de l’INJEP, en complément de cette fiche.
Les actions organisées dans les établissements scolaires sont centrales pour informer les jeunes : 43 % des participants et participantes aux séjours de 2023 déclarent avoir appris qu’ils pouvaient participer au SNU par ce biais (plusieurs réponses possibles). Elles peuvent prendre la forme de réunions d’information (pour 38 % des participants au SNU), de présentations par les professeurs (26 %), d’affiches (16 %), de flyers (16 %) ou d’informations sur leur environnement numérique de travail (15 %).
Le cadre scolaire est donc la principale source d’information, suivi par les amis (32 %), la famille (31 %) et les réseaux sociaux (26 %). Signes de l’importance du bouche-à-oreille : plus d’un participant sur deux (58 %) déclare que l’un de ses amis ou proches a déjà fait le SNU en tant que participant ou encadrant, et 39 % disent avoir participé au même séjour (sur le même site, à la même période) avec un ou plusieurs amis ou camarades.
La part des filles est plus élevée que celle des garçons au cours des séjours (56 % contre 44 %) en 2023, comme lors des sessions précédentes. Les jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont également sous-représentés : alors que 9 % des 15-17 ans résident en QPV, ils ne sont que 5 % parmi les participants aux séjours de cohésion de2023. Cette part varie toutefois selon les séjours : 11 % des participants au SNU en février2 sont originaires de QPV, contre 4 % de ceux qui réalisent un séjour en avril ou en juin. Les enfants d’ouvriers sont également sous-représentés (17 % des pères et 5 % des mères des participants, contre 30 % des hommes et 8 % des femmes en activité).
Par ailleurs, 26 % des jeunes participants ont au moins un parent ayant travaillé dans l’armée, la police, la gendarmerie ou les pompiers alors que ces corps de métier représentent 1 % de la population en emploi en 20213.
Les jeunes scolarisés en voie générale et technologique demeurent surreprésentés en 2023 (84 % contre 67 % des 15-17 ans au niveau national)4. Comme en 2022, c’est particulièrement le cas lors des séjours de juin, dont presque l’intégralité des participants était issue de ces voies. Depuis la première édition du SNU, la part des jeunes issus des voies d’enseignement général et technologique tend à augmenter : +5 points depuis 2019.
En 2023, 8 % des participants au SNU déclarent que leur participation leur a été imposée, dans la très grande majorité, par leur famille (98 %). Cette proportion est relativement stable depuis 2019, et les garçons restent très largement surreprésentés parmi ces « non-volontaires » (James et al., 2021).
Globalement, la satisfaction à l’issue des séjours demeure élevée en 2023 : 96 % des participants et participantes se déclarent plutôt satisfaits (29 %) ou très satisfaits (67 %). Comme lors des séjours précédents, la part des participants qui se disent très satisfaits varie beaucoup selon le caractère volontaire ou non de leur participation. Ainsi, 69 % des volontaires déclarent être très satisfaits contre 43 % des « non-volontaires », dont la participation a été imposée, principalement par leur famille.
Différents points restent systématiquement mis en avant par les jeunes comme des éléments à améliorer depuis les premiers séjours de 2019. Ainsi, moins du tiers des participants est très satisfait de l’emploi du temps et de l’organisation des journées, jugées très denses. En conséquence, de nombreux jeunes pointent le manque de temps de pause (38 %) et de temps prévu pour le sommeil (44 %). La qualité et la quantité de la nourriture, la qualité des lits et dortoirs et les uniformes sont également signalés comme pouvant être améliorés. Enfin, un participant sur deux estime qu’il n’y a pas assez de sport pendant le séjour.
Le SNU propose un programme d’activités variées au travers d’activités de cohésion et d’initiation à l’engagement. Parmi les différents modules thématiques proposés lors des séjours, ceux estimés les plus intéressants sont relatifs aux activités physiques, sportives et de cohésion (très intéressants pour 72 % des participants), à l’autodéfense (63 %), à la Défense et à la Mémoire5 (50 %) , à la sécurité intérieure nationale (47 %). Les modules relatifs à la promotion de la santé, à la sécurité routière et au développement durable sont ceux qui ont le moins intéressé les participants (respectivement 34 %, 33 % et 19 % seulement de participants très intéressés).
En septembre 2022, plus d’un an après les séjours de 2021, 69 % des participants ont commencé ou terminé leur mission d’intérêt général (Venet, James, 2023). En 2023, les participants estiment très majoritairement avoir été bien informés sur la phase d’engagement (MIG, service civique, préparation militaire…) lors de leur séjour de cohésion (87 % disent avoir reçu assez d’information à ce sujet). Ils sont 84 % à souhaiter réaliser une phase d’engagement. Comme lors des années précédentes, les souhaits concernant la suite de l’engagement s’orientent massivement vers les corps en uniforme : 43 % des participants souhaitent réaliser cet engagement dans l’armée, 35 % dans la police, 26 % chez les pompiers, 24 % en association et 24 % dans un club sportif (plusieurs réponses possibles).
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