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L’Opération Jobs d’été : les déclinaisons territoriales d’un dispositif national à destination des jeunes


Les journées Jobs ont été créées en 1993 par le Centre d’information et de documentation de la jeunesse (CIDJ). Elles sont organisées aujourd’hui au niveau national par le CIDJ avec Pôle emploi, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative. Ce temps fort francilien a lieu tous les ans au mois de mars et donne lieu à une mobilisation locale plus ou moins importante selon les territoires. L’auteur revient sur les variations locales dans le fonctionnement de l’opération, sur l’implication des partenaires et des publics cibles, ainsi que sur la place de Jobs d’été dans la problématique plus globale de l’orientation et de l’emploi des jeunes. L’occasion nous est ici donnée de qualifier plus précisément le rôle et la spécificité du réseau Information jeunesse dans le champ de l’emploi, théoriquement saisonnier, des jeunes.



Contexte de l’étudeFace à l’insuffisance des informations sur le déroulement des journées Jobs d’été organisées un peu partout en France, la direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA) a sollicité l’INJEP pour qu’une étude vienne éclairer le fonctionnement et l’impact local du dispositif. Au-delà d’une analyse de l’événement, il s’agissait surtout d’observer plus finement les dynamiques locales en marche tout au long de l’année, en amont des journées. Dans ce contexte, la demande consistait à qualifier plus précisément l’apport du réseau Information jeunesse (IJ), les journées fonctionnant comme un levier pour l’action auprès des jeunes. Les résultats de l’enquête de terrain doivent aider à (re)penser le système de suivi mis en place par les acteurs locaux afin de mieux en mesurer l’impact pour les jeunes.MéthodologieLe réseau Information jeunesse est composé de 1 500 structures à peu près. Deux régions ont été sélectionnées, à la fois sur la base d’une certaine diversité géographique mais aussi sur la base des relais locaux facilitant l’enquête de terrain : Île-de-France et Basse-Normandie. Un département a été retenu en Île-de-France, la Seine-Saint-Denis, et trois autres en Basse-Normandie, le Calvados, la Manche, l’Orne. Les deux terrains d’étude disposaient au début de ce travail du même nombre de structures labellisées IJ, soit 22. Le volet qualitatif a permis la mise en place de 30 entretiens semi-directifs en tout, dont 14 en Basse-Normandie, 12 en Seine-Saint-Denis et 4 autres au niveau national. Des moments d’observation in situ de journées Jobs d’été ont également été organisés (4 « journées » différentes), notamment pour faciliter la rencontre avec les jeunes puis avec les employeurs présents. Enfin, le volet quantitatif s’est appuyé sur un questionnaire avec 23 questions. Ce dernier à été envoyé aux têtes de réseau IJ aux niveaux national et régional, via un lien internet, afin d’être renseigné en ligne par les structures. 297 réponses ont été reçues et analysées.Corinne Nativel est maître de conférences à l’université de Franche-Comté (Besançon). Ses travaux de recherche sont axés sur la question des liens entre justice sociale et production de l’espace. Angélica Trindade-Chadeau est chargée d’études et de recherche à l’INJEP en charge des questions d’insertion sociale et professionnelle des jeunes.