L’étude revient d’abord sur la notion même d’empowerment et ses grandes variations lexicales d’autant plus complexes quand on essaie de la traduire dans une autre langue que l’anglais. Y est soulignée l’oscillation permanente du mot entre une acception individualiste mettant l’accent sur la responsabilisation individuelle et une approche plus globale de participation au pouvoir sous une forme ou sous une autre. Dans une première partie, l’étude s’attache à la place de l’empowerment dans les axes programmatiques de la Commission européenne mais aussi des autres acteurs internationaux dont les ONG et les organisations et États de la rive sud de la Méditerranée. Ces politiques sont ensuite replacées dans le contexte de profonde transformation des sociétés méditerranéennes de la rive sud, marquées par les nouveaux développements d’un processus d’individualisation mais aussi par la chute du taux de fécondité, le recul de l’analphabétisme et un taux extrêmement fort de chômage qui touche très fortement les plus jeunes. Ce processus d’individualisation se combine avec l’émergence d’une société civile aux traits profondément originaux et dominés par les approches sociales. C’est dans ce contexte que doit être replacé le Printemps arabe mais aussi le recours aux technologies de l’information et de la communication. Dans une deuxième partie sont abordés les « enjeux et moyens d’action : leviers et points d’appui » d’une politique euroméditerranéenne – éducation et accès à l’emploi – mais aussi leviers pour l’émancipation des jeunes, leur intégration sociale et le développement de la citoyenneté.