L’INJEP produit chaque année des statistiques sur l’activité des accueils collectifs de mineurs, qu’il s’agisse de séjours avec hébergement (colonies et séjours de vacances notamment) ou d’accueils de loisirs périscolaires ou extrascolaires. Ces statistiques détaillent en particulier le nombre d’accueils, les effectifs d’enfants accueillis, et la destination, le type et la durée des séjours avec hébergement. Ces données permettent également de suivre le déploiement du dispositif « Colo apprenantes » mis en place à compter de l’été 2020. Elles s’appuient sur une base de donnée réglementaire de la Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA), qui contrôle les accueils des mineurs.
L’activité des accueils collectifs de mineurs a été lourdement impactée par la crise sanitaire liée au coronavirus au cours de l’année scolaire 2019-2020
En particulier, l’effet lié à la crise du coronavirus a été très important pour les accueils collectifs de mineurs avec hébergement (hors scoutisme) sur la période des congés scolaires de printemps 2020 (incluse dans la période du 1er confinement) mais aussi sur la période estivale qui a suivi (juin, juillet et août 2020).
Ainsi, le nombre de séjours avec hébergement est passé de 28 800 en juillet 2019 à 9 600 en juillet 2020, soit une chute historique du nombre de séjours de deux tiers par rapport au mois de juillet de l’année précédente tandis que le nombre de départs de mineurs est passé de 737 000 en juillet 2019 à 251 000 en juillet 2020, soit une chute comparable à celle du nombre de séjours organisés sur la période.
Au mois d’août, la chute de l’activité observée par rapport à l’année précédente reste encore importante elle aussi : le nombre de séjours est passé de 12 700 en août 2019 à 6 100 en août 2020, soit une baisse de 52 % par rapport à l’année précédente tandis que le nombre de départs de mineurs, estimé à 339 000 en juillet 2019, a baissé pour s’établir à 172 000 en août 2020, soit près de la moitié (49 %) du nombre de départs observé en août 2019.
Dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire, les services de l’État ont mis en place à l’été 2020 le dispositif « Colos apprenantes » qui s’inscrivait dans le plan « Vacances apprenantes » aux côtés des opérations « Ecole ouverte », « Ecole ouverte buissonnière » et de l’aide exceptionnelle aux accueils de loisirs . 1 400 séjours labellisés « colos apprenantes » ont été enregistrés dans la base administrative SIAM durant les congés scolaires d’été 2020, permettant à la fois le départ de 41 000 mineurs et le soutien à un secteur économique grandement affecté par la crise sanitaire.
Globalement, le nombre de séjours avec hébergement (hors scoutisme) organisés dans le cadre des accueils collectifs de mineurs a chuté de 56 % par rapport à l’an dernier, passant de 54 800 en 2018-2019 à 24 300 seulement en 2019-2020. Le nombre de départs de mineurs au sein de ces accueils a subi une baisse comparable (-53 % en un an), passant de 1,44 million en 2018-2019 à 670 000 en 2019-2020 (graphique 1).
Concernant les accueils collectifs de mineurs sans hébergement (hors scoutisme), l’impact lié à la crise du coronavirus a été important à partir du printemps 2020 et jusqu’à l’été qui a suivi : ainsi, le nombre de places ouvertes, évalué à 1,2 million en juillet 2019, a connu une chute historique pour s’établir à 1 million en juillet 2020, soit une baisse de l’ordre de 20 % sur la période (graphique 2). Au mois d’août 2020, la baisse du nombre de places ouvertes reste elle aussi importante par rapport à août 2019 (-11,5 %).
À noter aussi le recul de l’activité des accueils périscolaires pour la troisième année consécutive. Ce recul intervient concomitamment à l’assouplissement de la réforme des rythmes éducatifs : alors qu’au cours de l’année scolaire 2016-2017, 12 000 communes disposaient d’un accueil actif au moins une journée au cours de la semaine de classe sur leur territoire, leur nombre est revenu à un niveau à peine supérieur à 10 000 en 2019-2020.
Enfin, l’activité des accueils de scoutisme a été impactée dans une moindre mesure par la crise du coronavirus puisque celle-ci connaît une relative stabilité entre l’année 2019-2020 et l’année précédente, du moins si l’on se réfère au nombre de places ouvertes tout au long de l’année (graphique 3).
Renaud FOIRIEN, chargé d’études statistiques à l’INJEP