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Les projets retenus pour l’appel à projets sur l’animation socioculturelle

Avec l’appel à projets « L’animation socioculturelle : entre difficultés de recrutement et recherche de nouveaux publics ? » lancé en juillet 2022, l’INJEP soutient des projets de recherche qui permettront d’étudier les professionnels de l’animation (les spécificités de leurs parcours, leur socialisation professionnelle, leur intérêt pour le secteur, leurs principes éducatifs) mais également les publics de l’animation (les motivations des familles, les expériences des enfants et des adolescents, les effets d’âge et de genre dans la continuité des pratiques).

Découvrez les quatre projets retenus dans le cadre de notre appel à projets.

L’animation à l’âge du collège 

Jérôme Camus, maitre de conférences en sociologie, Université de Tours, Laboratoire CITERES (UMR 7324)
Laurent Besse, maitre de conférences en histoire, Université de Tours

Résumé

Le projet porte sur les professionnels et les publics de l’animation jeunesse. Il s’inscrit dans le prolongement d’une étude réalisée pendant deux ans (de septembre 2020 à juin 2022) par une équipe de chercheurs et de chercheuses en partenariat avec la CAF d’Indre-et-Loire et qui a porté sur les rapports entre jeunes et institutions de jeunesse au sein de ce département.

Du côté des professionnels, il propose, dans une perspective historique, d’interroger l’existence de formes de continuité dans les pratiques des professionnels de l’animation et de l’école, et plus particulièrement des CPE, en interrogeant ainsi la frontière, toujours objet de débats, entre l’animation et l’institution scolaire. Concernant les publics, une enquête quantitative portant auprès des adolescents qui fréquentent les lieux d’accueil visera à analyser comment ceux-ci prennent place dans les styles de vie propres à cet âge.

Les métiers et les publics de l’animation socio-culturelle  à l’épreuve des terrains d’aventure

Gilles Raveneau, professeur des universités Lyon-2, UMR 5600 CNRS

Résumé

Le projet de recherche vise à interroger la manière dont les terrains d’aventure contribuent à reconfigurer les métiers de l’animation socio-culturelle ainsi que la place des publics dans les espaces d’accueil de loisir.

À la fois distincts et complémentaires des structures d’animation sociale et culturelle sur les territoires, les terrains d’aventure reposent sur le principe de l’accueil libre, en plein-air, gratuit et sans condition, ainsi que sur le principe de l’activité libre et des événements conviviaux. Envisagés comme des espaces publics s’inscrivant dans le courant de l’éducation populaire, ils sont avant tout des lieux dédiés aux enfants et aux adolescents, favorisant l’expérimentation, la prise de risque et l’autonomie pour développer leur pouvoir d’agir. Le projet s’intéresse conjointement aux profils et aux trajectoires des animateur·trices de ces nouveaux espaces socio-éducatifs ainsi qu’aux publics les fréquentant. Il analyse la manière dont les principes d’accueil et d’activité libre sur un espace public ouvert affectent les pratiques pédagogiques des animateur·trices et leur relation aux publics, enfants et adultes sur le terrain d’aventure. Il étudie également l’incidence de ces principes sur la formation et l’acculturation de ces professionnels au dispositif original des terrains d’aventure.

« Tenir au travail » : épreuves et carrières professionnelles des directeurs et coordinateurs des MJC de la Loire

Manon Pesle, maîtresse de conférences en Sciences de l’éducation à l’Université Jean-Monnet

Résumé

Implantées massivement sur les territoires ruraux de la Loire, les MJC sont confrontées à des départs précipités de directeurs et coordinateurs, des arrêts de travail pour maladie professionnelle et des burn-out répétés. Dans ce contexte, l’ADMJC et l’équipe de recherche mobilisée cherchent à mieux comprendre les raisons de ces troubles et fatigues professionnelles, et surtout, en se centrant sur ceux et celles qui restent à leurs postes, d’analyser comment et pourquoi ils et elles tiennent au quotidien. Le champ professionnel de l’éducation populaire, marqué par une valorisation de l’engagement militant et un contexte économique et institutionnel en pleine évolution apparaît particulièrement éprouvant pour les cadres en fonction de direction. Nous proposons ainsi de mener une recherche qualitative et ethnographique auprès des cadres des MJC assumant une fonction de direction (coordinateurs et directeurs). L’objectif est donc de mieux documenter et analyser le travail quotidien des cadres, en enquêtant sur les trajectoires professionnelles et les épreuves du quotidien vécues par les cadres des MJC, au sein d’organisations et d’un réseau associatif rural

Le point de vue des enfants sur les ACM : évolutions et prise en compte par le monde de l’animation

Nathalie Roucous, maître de conférences en sciences de l’éducation
Baptiste Besse-Patin, chercheur associé, docteur en sciences de l’éducation

Résumé

Ce projet de recherche s’intéresse plus particulièrement aux « expériences juvéniles du point de vue des enfants et adolescents participant aux colonies et/ou centres de loisirs ». À l’appui d’une revisite d’anciennes enquêtes, il vise moins à interroger les points de vue actuels des enfants et des jeunes que de comprendre leur prise en compte, ou non, par les organisations de loisir. La synthèse des travaux portant sur les points de vue des enfants en ACM servira de support à des entretiens auprès de cadres d’associations et de fédérations d’éducation populaire qui gèrent des accueils de loisirs et des séjours de vacances. Ces entretiens aborderont leurs connaissances de ces points de vue – relativement stables depuis des décennies – et comment ceux-ci ont été, sont ou pourraient être considérés, notamment dans l’organisation (pédagogique) des accueils, pour appréhender et contrevenir à la désaffection des enfants et des jeunes pour les ACM.