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Jeunes vulnérables : un défi pour l’action publique


« La vulnérabilité sociale [est] une notion en construction »
écrit la sociologue Valérie Becquet en introduction du numéro 62 de la revue Agora débats/jeunesses, éditée par l’INJEP.

C’est que la « vulnérabilité est tout d’abord une notion d’entre deux », fait-elle valoir, citant Robert Castel qui désignait une « zone intermédiaire » entre intégration socio-professionnelle, d’une part, et désaffiliation sociale et isolement relationnel, d’autre part.

Du reste, la vulnérabilité supposée des jeunes concernés couvre à la fois la fragilité des individus et  les processus sociaux qui rendent les personnes vulnérables. Le défi pour l’action publique tient donc dans une intervention à la marge de l’exclusion et de l’inclusion qui consiste à empêcher que des personnes ou des groupes sociaux basculent d’un niveau convenable d’intégration sociale et professionnelle  dans le champ de la grande exclusion – ce qui pose alors d’autres difficultés et d’autres enjeux de politique publique. Pour ce faire, les pouvoirs publics sont logiquement amenés à conjuguer des actions de soutien individualisés et de correction des processus sociaux conduisant à l’exclusion.

Or, dans un contexte de précarisation croissante des jeunes générations,  de recul vis-à-vis des socialisations politiques traditionnelles et d’explosion des inégalités, ce travail sur deux registres amène à traiter un large spectre de facteurs  de vulnérabilité qui vont des inégalités territoriales à la lutte contre la précarité économique, en passant par un effort constant dans les domaines des politiques éducatives et familiales.

S’il ne peut prétendre à l’exhaustivité, ce dossier fait le point sur les différentes productions de l’INJEP qui traitent de cette question dans toutes ses dimensions, témoignant par là-même de l’ampleur et de la diversité des défis que la vulnérabilité sociale des jeunes pose à l’action publique.