L’observation des fiches que les différents groupes d’un centre de vacances remplissent chaque jour pour signifier leurs activités permet de dégager une hiérarchie des occupations des enfants au cours des séjours. L’article s’efforce de présenter la panoplie de ces activités et de préciser les différents enjeux qui leur sont liés. (extrait de : Répartition des activités dans un centre de vacances)
L’animation : enjeux et perspectives
Tariq Ragi
Tariq Ragi, chercheur en sociologie et en sciences politiques, rédacteur en chef de la revue AGORA débats/jeunesse
Jean Houssaye, sciences de l’éducation, université de Rouen – CIVIIC
L’observation des fiches que les différents groupes d’un centre de vacances remplissent chaque jour pour signifier leurs activités permet de dégager une hiérarchie des occupations des enfants au cours des séjours. L’article s’efforce de présenter la panoplie de ces activités et de préciser les différents enjeux qui leur sont liés.
Nikos Precas, CEPJ à la DDJS de l’Isère
L’animateur éprouve une grande difficulté à communiquer sur son travail et à évoquer une identité professionnelle claire et cohérente. Les référentiels de compétences du métier semblent n’exister que par des regards extérieurs et n’avoir été opérants que durant le temps de formation. Dans le contexte professionnel, il s’opère une distanciation entre discours et réalité, malgré un fort besoin de connaître et de mesurer les compétences et les connaissances requises pour pouvoir établir avec les publics une distance institutionnelle. La frontière entre l’individuel et le professionnel reste floue. Le discours sur le métier se doit alors de prendre en compte le faire professionnel (l’action, le projet, la rencontre…) et l’être professionnel (l’identité).
Francis Lebon, attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’université de Paris-XIII
La formation pour le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur de centre de vacances et de loisirs (BAFA) s’adresse principalement à des jeunes, à partir de 17 ans. Tandis que les formateurs pratiquent une pédagogie antiscolaire, les stagiaires oscillent entre les statuts d’enfant et d’adulte. Dans une tonalité humaniste, la définition sociale de l’animation repose sur une psychologie morale empreinte de « projets » et la coopération entre individus apparaît comme une valeur cardinale. « Passer son BAFA » contribue au passage à l’âge adulte des stagiaires et assure l’entrée symbolique dans un métier.
Éric Robinet, équipe de recherche en anthropologie et sociologie de l’expertise, université de Metz
En France, les formes contemporaines de l’activité professionnelle d’animation socioculturelle résultent d’un processus d’institutionnalisation et de réglementation de ses usages. Elle est un laboratoire social, un lieu d’expérimentation des pratiques, un instrument d’orientation de l’activité humaine. L’observation des animateurs indique que pour exercer leur activité, qui englobe un très large champ d’investissement, ils mobilisent des ressources éthiques et pratiques afin de résoudre les tensions que crée en eux leur position dialectique. Leur rapport au travail relève du modèle de la compétence professionnelle.
Magalie Bacou, doctorante en sociologie et membre des laboratoires CNRS-CERTOP et de l’équipe Simone/Sagesse, Maison de la recherche, université de Toulouse-Le Mirail
Dans les années 1980, la décentralisation a freiné le processus de professionnalisation dans lequel est engagé le métier d’animateur-animatrice. Cependant, du fait des conditions objectives de travail de ce métier et de la conception différenciée des genres, elle a aussi eu pour conséquence de contribuer à la féminisation de l’emploi dans l’animation. L’analyse actuelle des motivations pour exercer les métiers de l’animation révèle la présence d’une double dichotomie sexuée relative aux pratiques et aux logiques d’action. Par ailleurs, l’étude de la mixité dans l’espace professionnel des métiers de l’animation permet de mettre au jour l’exigence de la mixité, la division sexuelle du travail et certaines inégalités entre hommes et femmes dans ce secteur.
Jean-Marie Bataille, ancien animateur « jeunes » dans des quartiers difficiles, doctorant en sciences de l’éducation à Paris-X/Nanterre
Les origines de l’animation sont présentées essentiellement selon deux axes : l’éducation populaire et le développement de l’urbanisme dans les années 1950 (surtout l’apparition des équipements). C’est ce deuxième point qui est privilégié ici. L’article cherche à montrer les liens qui unissent « animation » et « grands ensembles ». Pour cela, l’accent est mis sur les conditions sociohistoriques d’émergence des « cadres » telles que les a étudiées Boltanski, qui correspondent à la période d’apparition de l’animation et des grands ensembles. Apparaissent alors d’autres lignes d’analyse des origines de l’animation.
Jean-Luc Roques, docteur en sociologie, enseignant à l’université de Montpellier-III, chercheur à l’Institut de recherches sociologiques et anthropologiques
Les jeunes de petites villes vivent des situations particulières, comme l’école, le travail, la vie quotidienne, mais aussi une réalité locale bien prégnante. S’ils peuvent être considérés comme des acteurs, nombre de pressions pèsent sur eux. Afin de déjouer celles-ci, ils vont adopter des modes d’expression centrés sur une certaine variabilité d’attitudes et de comportements.
Margaret Adsett, Citoyenneté et patrimoine, ministère du Patrimoine canadien
Les divergences entre la France et le Canada dans leurs façons d’envisager la diversité sont liées à leurs conceptions différentes de la liberté, de l’égalité et de la collectivité, conceptions qui puisent chacune dans l’histoire, la démographie et la culture politique du pays. Ces trois notions trouvent leur teneur, en France, dans les œuvres de Jean-Jacques Rousseau, au Canada, dans celles de John Stuart Mill. Il en découle deux modèles d’intégration qui combinent différemment l’indépendance des individus et le contrôle social.
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