L’analyse développée ici vise à questionner la place de l’éducation à l’environnement dans les revendications environnementalistes qui prennent forme depuis les années 1970, et dans les processus de changement environnemental qui en découlent. Plus particulièrement, c’est la place des réseaux non formels d’acteurs, à l’image des réseaux associatifs, malléables et protéiformes, dans ce processus, qui est ici considérée. Nous mettons volontairement de côté l’éducation formelle (c’est-à-dire promulguée dans le cadre scolaire) qui, bien que mentionnée pour donner du sens à notre propos, ne fera pas l’objet d’approfondissements. Quels sont les facteurs qui font les spécificités de ces réseaux et qui expliquent leurs dynamiques ? Quels sont leurs moyens et modalités d’action ? La place de l’éducation à l’environnement dans la reformulation des modèles de développement humain est analysée à travers l’évolution des relations entre les espaces de l’action publique et les espaces non formels des pratiques éducatives sur l’environnement, depuis la fin des années 1960 jusqu’à aujourd’hui. Cette mise en perspective autour de ces différents espaces de transformation permet d’apporter des éléments de compréhension aux reconfigurations permanentes qui touchent le paysage de l’éducation à l’environnement non formelle. Cette revue de littérature propose donc aux animateurs, éducateurs et gestionnaires de recontextualiser leurs pratiques selon une grille de lecture intégrant une diversité de paramètres sociaux et historiques.