Cette étude vise à saisir les effets des partenariats stratégiques (KA2), mis en œuvre dans le cadre du programme Erasmus+ Jeunesse et sport entre 2014 et 2020, sur le travail de jeunesse en matière d’innovation et de développement de bonnes pratiques. La polarisation entre le travail de jeunesse auprès des jeunes versus l’ingénierie de projet européen est interrogée. Sur le plan des politiques de jeunesse, l’implication de nouveaux acteurs dans la gouvernance et dans la recherche concomitante d’un compromis sur les actions à mener en direction des jeunes laisse penser que se met en place une diversification des référentiels d’action, entraînant l’apparition de différences notables. On constate dès lors, à travers les différents projets de cette étude et les entretiens menés, une tension entre les représentations du travail de jeunesse liées à la prise en compte des caractéristiques des jeunes au plan local d’une part, et les enjeux spécifiquement liés au montage de projets d’autre part.
Il ressort de cette étude une réflexion sur la transformation du secteur. À l’échelle des structures, les partenariats stratégiques induisent un partage d’expertises avec des partenaires européens, et leur notoriété facilite la reconnaissance des acteurs du secteur. Pour les professionnels, la montée en compétences est structurée parallèlement autour de l’ingénierie de projet européen ainsi que sur la thématique investie. À l’échelle des jeunes, l’évaluation de la plupart des projets ne permet pas de mesurer l’effet sur les bénéficiaires finaux. Par ailleurs, une difficulté récurrente est la dissémination des productions intellectuelles due à la temporalité des projets (deux ans), au manque de diffusion à l’échelle des territoires et aux plateformes numériques trop nombreuses et plus ou moins investies.
En somme, cette étude témoigne de difficultés rencontrées pour assurer une réponse durable à l’ambition d’innovation et de partage de bonnes pratiques à l’échelle nationale et européenne.