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Entre les âges

Agora 49

Cécile Van de Velde, maître de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales, Équipe de recherche sur les inégalités sociales/Centre Maurice-Halbwachs


Sociologue de l’expérience sociale

Entretien avec François Dubet, professeur à l’université Victor-Segalen/Bordeaux-II, directeur d’étude à l’École des hautes études en sciences sociales, membre du Centre d’analyse et d’intervention sociologique, réalisé par Francis Lebon et Chantal de Linares

François Dubet retrace un parcours marqué très tôt par le sentiment que la sociologie est au « cœur des choses ». Sa rencontre, déterminante, avec Alain Touraine l’ouvre à une sociologie de l’acteur et à la méthode d’intervention sociologique. Au cours de ses nombreux travaux, dont les objets sont apparemment différents, il conforte son hypothèse que pour comprendre la société contemporaine, il faut partir de l’expérience des acteurs portés par plusieurs logiques d’action. Le sociologue souligne l’évolution plutôt heureuse de la sociologie de la jeunesse vers une sociologie générale. Il se reconnaît comme sociologue engagé et déplore l’absence de projets de la société en direction des jeunes.

 

DOSSIER

 

ENTRE LES ÂGES

Un dossier coordonné par Cécile Van de Velde

• Introduction 

Cécile Van de Velde, maître de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales, Équipe de recherche sur les inégalités sociales/Centre Maurice-Halbwachs

• « Jeunes » et « vieux » : les relations intergénérationnelles en question

Vincent Caradec, professeur de sociologie, université de Lille-III

Cet article soulève la question de la coexistence des générations au sein des sociétés contemporaines et cherche à appréhender les enjeux sociaux des rapports entre les « jeunes » et les « vieux ». À quelles réalités ces catégories, profondément relatives, renvoient-elles ? Comment penser les relations entre ces générations dans l’espace social et familial ? Après avoir mis en lumière la relativité des frontières entre les « jeunes » et les « vieux », l’auteur s’interroge sur leurs rapports, du double point de vue de l’âge et de la génération, pour enfin proposer quelques réflexions sur les défis et les limites de l’« être ensemble » de ces générations dans les sociétés actuelles.

• De la « co-âgitation » urbaine aux « maisonnées » intergénérationnelles

Sophie Némoz, doctorante en sociologie au Centre de recherche sur les liens sociaux/université Paris-Descartes, elle participe à l’animation scientifique du programme de recherche « Logement et condition étudiante en France et dans l’union européenne », lancé par l’État en mai 2007

Alors que les étudiants ont de plus en plus de mal à se loger dans les grandes villes universitaires, de nombreuses personnes âgées vivent seules dans ces mêmes espaces urbains et disposent de pièces inoccupées à l’intérieur de leur domicile. De Madrid à Paris, associations et programmes locaux tirent parti de cette inégalité résidentielle pour rapprocher l’âge de la retraite de celui des études supérieures. Avec cette co-âgitation, ils en appellent au logement intergénérationnel. Sous ce fronton, de nouvelles maisonnées faites d’anciens et de jeunes se découvrent. De l’auberge étudiante au gîte néofamilial, en passant par la demeure gériatrique, Sophie Némoz nous convie à leur visite sociologique.

• Une génération « Tanguy » ? 

Cécile Van de Velde, maître de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales, Équipe de recherche sur les inégalités sociales/Centre Maurice-Halbwachs

Assiste-t-on à l’émergence d’une génération « Tanguy » ? Les médias diffusent l’image d’une jeunesse sous dépendance parentale prolongée, particulièrement peu encline à quitter le cocon familial. À travers l’analyse des modes de cohabitation entre les jeunes adultes et leurs parents au sein de différents milieux sociaux, cet article met à l’épreuve ces représentations et ­s’attache à montrer la complexité des flux de solidarité qui sous-tendent les situations de maintien au foyer parental après la fin de l’adolescence.

• L’expérience du déclassement

Entretien avec Camille Peugny, chargé d’études à la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques/ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville, et enseignant à Sciences-Po, réalisé par Cécile Van de Velde

Définissant le déclassement en termes de mobilité sociale entre générations, l’auteur éclaire l’histoire des générations nées dans les années 1960 pour lesquelles la mobilité sociale ascendante diminue alors que les trajectoires descendantes sont en augmentation. Le sociologue analyse les effets de cette dynamique sur ceux qui vivent ce déclassement : perte de confiance dans l’institution scolaire, sentiment d’appartenance à une « génération sacrifiée » ou constat d’un échec personnel. Il souligne aussi le paradoxe d’un refus du libéralisme économique accompagné d’une hostilité marquée vis-à-vis de populations éloignées du travail que ces déclassés considèrent comme assistées.

 

Pour en savoir plus

 

Bibliographie

• Les étudiants et le contrat première embauche

Sébastien Michon, associé au Groupe de sociologie politique européenne/Politique, religion, institutions et sociétés : mutations européennes (Centre national de la recherche scientifique, UMR 7012), il a soutenu une thèse de sociologie sur les effets de la carrière étudiante sur la socialisation politique et poursuit actuellement ses recherches sur le militantisme des étudiants ainsi que sur la formation aux métiers de l’Europe politique

Une enquête par questionnaire réalisée à Strasbourg auprès d’étudiants permet de rendre compte des liens entre attitudes à l’égard du contrat première embauche (CPE) et caractéristiques sociopolitiques. Les réponses des étudiants témoignent de l’importance de dispositions à opiner politiquement et à se mobiliser (ou pas), développées au cours des socialisations primaires. Les analyses invitent également à ne pas négliger le contexte d’étude comme matrice socialisatrice à la mobilisation.

• Hip-hop et politique de la ville

Sylvia Faure, professeur d’université en sociologie, Marie-Carmen Garcia, maître de conférences en sociologie, Groupe de recherche sur la socialisation, CNRS-UMR 5040, université Lumière Lyon-II

Cet article analyse les catégories de pensée et d’action mobilisées depuis les années 1980 jusqu’au début des années 2000 par les politiques publiques locales en vue de reconnaître la danse hip-hop en tant que pratique artistique. Dès le début des années 1980, alors que les grands ensembles HLM étaient parfois apparus comme des espaces de non-droit, en déficit de citoyenneté, voire communautaristes, la danse hip-hop, associée aux « cultures urbaines », a été perçue comme un vecteur de l’intégration pour les jeunes de familles populaires et les danseurs et chorégraphes, aidés par les institutions de jeunesse et les élus locaux, ont été sollicités pour se faire les modèles du « pacte républicain ».

 

ACTUALITÉ

 

LIVRES

Comptes rendus de lecture

• Trop de gestion tue le social : essai sur une discrète chalandisation, Michel Chauvière

• Les sociologues, l’école et la transmission des savoirs : Bautier, Bernstein, Bourdieu, Grospiron, Isambert-Jamati, Keddie, Lahire, Rochex, Tanguy, Young, présentation et choix de textes par Jérôme Deauvieau et Jean-Pierre Terrail

• Réinventer la ville : artistes, minorités ethniques et militants au service des politiques de développement urbain, Lionel Arnaud

• Prendre place dans la cité : jeunes et politiques municipales, Véronique Bordes

Parutions

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