Environnement, genre, numérique : questions de pratiques en animation

L’affirmation, au milieu du XIXe siècle, des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire s’est accompagnée d’une spécialisation progressive des intervenants de jeunesse. À partir de la première moitié du XXe siècle, la structuration croissante des secteurs des loisirs, des sports et de l’intervention sociale a favorisé l’émergence des fonctions et des métiers d’éducateur, d’animateur ou d’éducateur spécialisé. Petit à petit, ces expériences se sont densifiées, diversifiées et ont engendré toute une série de formations et de certifications dessinant un paysage constitué d’une animation volontaire et d’une animation professionnelle.

Aujourd’hui, dans un contexte où les travaux récents d’un comité de la « filière animation » ont permis une réflexion sur les difficultés et l’avenir de ce secteur professionnel, il a semblé intéressant et complémentaire de donner la parole à des animateurs et à des animatrices, à des responsables d’association ou de réseaux, afin qu’ils puissent revenir sur l’évolution des pratiques d’animation au regard des enjeux sociétaux contemporains.

Ce numéro des Cahiers de l’action a donc choisi de réunir des contributions qui illustrent la manière dont les animateurs et animatrices cherchent à s’adapter à ces nouveaux défis, notamment ceux liés à l’environnement, au genre ou au numérique, en opérant des ajustements dans leurs pratiques professionnelles, dans leurs projets associatifs et dans leurs horizons de référence. Les pratiques exposées montrent comment on peut tenter d’articuler les pratiques d’animation avec les référentiels du care, des communs numériques ou de la transition écologique. Elles confirment également que l’animation est affaire d’accompagnement, de pédagogie et d’inclusion dans des espaces où l’action éducative n’est plus la responsabilité exclusive de l’institution scolaire.