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Faire carrière dans l’animation socioculturelle ?

Agora 48

Léa Lima, maître de conférences au Conservatoire national des arts et métiers ; Francis Lebon, corédacteur en chef de la revue Agora débats/jeunesses, chargé de recherche à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire).


Comprendre le « monde des choses humaines »

 

Entretien avec Gérard Mauger, directeur de recherche au CNRS, Centre de sociologie européenne (CSE), réalisé par Francis Lebon et Chantal de Linares

Après avoir évoqué son parcours de « miraculé scolaire », qu’il explique sociologiquement, sa découverte tardive de la sociologie, liée à un investissement politique après Mai 68, son apprentissage « sur le tas » du métier de sociologue, Gérard Mauger décrit comment sa rencontre avec l’apport théorique de Pierre Bourdieu en 1979 a été décisive et structure son travail de sociologue et ses projets en cours. Tout en soulignant la place mineure de la sociologie de la jeunesse dans la hiérarchie scientifique, il insiste sur la nécessité de construire cet objet de recherche en prenant appui sur d’autres sociologies et souligne que ce domaine d’investigation s’est enrichi ces dernières années grâce à l’apport de jeunes chercheurs et l’ouverture à d’autres disciplines.

 

DOSSIER

 

FAIRE CARRIÈRE DANS L’ANIMATION SOCIOCULTURELLE ? 

Un dossier coordonné par Francis Lebon et Léa Lima

• Introduction

Léa Lima, maître de conférences au Conservatoire national des arts et métiers ; Francis Lebon, corédacteur en chef de la revue Agora débats/jeunesses, chargé de recherche à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire)

• Les étudiants animateurs : un petit boulot vocationnel

Vanessa Pinto, doctorante en sociologie au Centre de sociologie européenne (CNRS/Paris-I/EHESS) et membre de l’équipe Enquêtes, terrains, théories du Centre Maurice-Halbwachs (ENS/EHESS/CNRS), attachée temporaire d’enseignement et de recherche en sociologie à l’université Lille-III

L’exercice par certains étudiants d’un « petit boulot » dans l’animation résulte d’un ajustement entre, d’une part, les propriétés à la fois objectives et subjectives de cette population et, d’autre part, les caractéristiques et les exigences d’un secteur historiquement marqué par une pratique bénévole et des valeurs spécifiques. Cet article, qui repose sur une enquête ethnographique, tente de montrer en quoi ces étudiants ont vocation à occuper occasionnellement cet emploi et à y être considérés comme idéalement ajustés, alors même qu’ils n’envisagent pas d’y faire carrière.

• En faire son métier : de l’animation occasionnelle à l’animation professionnelle

Jérôme Camus, doctorant en sociologie

Le continuum qui relie l’animation « occasionnelle » à l’animation « professionnelle » ne prend sens que pour ceux qui l’empruntent effectivement. Pourtant, une bonne partie des animateurs « occasionnels » ne fera pas carrière dans l’animation. L’acquisition de manières de faire et de dire spécifiques à l’animation et leur reconnaissance sous forme d’« expériences » n’explique dès lors qu’en partie le passage d’un secteur à l’autre. Pour le comprendre, il semble qu’il faille considérer la totalité du processus qui conditionne l’entrée sur le marché du travail d’un ensemble relativement homogène d’agents.

• Animateurs vacataires et permanents : regards sur la qualité de l’emploi

Nicolas Farvaque, responsable de la recherche à l’Office européen de conseil, recherche et formation en relations sociales

Cet article explore les résultats d’une enquête par questionnaire à laquelle plus de 1 500 animateurs salariés ont répondu en 2006 et 2007. Les données indiquent des conditions d’emploi et de travail variables selon le statut des animateurs. Une distinction entre animateurs permanents et vacataires est proposée et testée afin d’analyser la segmentation des métiers de l’animation. Quand il s’agit d’exprimer des positions plus subjectives, on constate l’impact des conditions d’emploi sur les attentes et la satisfaction au travail. Un certain trouble, qui parcourt la profession, semble se dégager du matériau empirique.

• Les cadres de l’animation sont-ils des cadres comme les autres ? 

Éric Gallibour, sociologue, chargé de cours à l’IUT Michel-de-Montaigne Bordeaux-III ; Yves Raibaud, maître de conférences à l’IUT Michel-de-Montaigne Bordeaux-III, ADES-CNRS

Cet article présente une enquête réalisée en 2007 sur les diplômés du DEDPAD Aquitaine. Il tente de dégager quelques pistes prospectives sur le champ professionnel de l’animation à partir du point de vue de cadres en formation. Il décrit leurs parcours, les fonctions qu’ils occupent, les conditions matérielles de leur travail. Il présente ainsi des carrières professionnelles menées sur le long terme et vécues par les personnes interrogées comme des réussites professionnelles, ce qui n’exclut pas les difficultés que peuvent ressentir ces cadres à « exister » entre une masse d’animateurs peu qualifiés et une hiérarchie d’élus associatifs ou politiques qui ne reconnaissent pas toujours leurs ?compétences spécifiques. Les cadres de l’animation sont un élément clé des dynamiques de revendication qui peuvent émerger et faire aboutir le travail de conscientisation d’elle-même de la profession d’animateur.

 

Pour en savoir plus

 

Bibliographie

Les diplômes des métiers de l’animation

« J’ai une grande confiance dans la mairie »

« Quitte à être mal payé, autant être mal payé dans un truc qu’on aime bien faire »

Recension

• Jeunes de rue et trafic de stups

Thomas Sauvadet, post-doctorant, chercheur associé au CESAMES/Centre de recherche, psychotropes, santé mentale, société, UMR 8136 (CNRS/université René-Descartes/Paris-V) – U 611 (INSERM)

Cet article repose sur une enquête socio-ethnographique effectuée dans une cité du sud de Paris. Il s’intéresse aux enfants, mais surtout aux adolescents et aux jeunes adultes qui utilisent les rues de leur cité davantage comme un lieu de vie que comme un lieu de passage, et qui forment des « bandes » plus ou moins structurées par des activités délinquantes, et en particulier par le trafic de stupéfiants, l’activité la plus rentable. Il éclaire ensuite la structuration de cette activité par l’accumulation, entre les années 1980 et aujourd’hui, de compétences techniques, relationnelles et économiques.

• Les Rencontres « Jeunes et sociétés en Europe et autour de la Méditerranée »

Chronique de Francis Lebon et Chantal de Linares

Cette chronique éclaire la genèse des Rencontres « Jeunes et sociétés » nées en 2003, en explicite les objectifs, met en perspective ce projet avec ceux de groupes plus anciens. Les auteurs analysent la mise en œuvre depuis 2003 du projet construit sur la compréhension de la place des jeunes dans les évolutions sociétales, la pluridisciplinarité et la dimension internationale dans les travaux. Ils relèvent également les problématiques émergentes au cours des rencontres en 2003, 2005 et 2007, les points de vue différents de certains participants et concluent sur l’importance de la construction d’un réseau de chercheurs en Europe et autour de la Méditerranée. Le rendez-vous des IVes Rencontres en 2009 à Forli en Italie constituera une étape importante dans cette construction.

 

ACTUALITÉ

 

LIVRES

Comptes rendus de lecture

• Avec les saisonniers : une expérience de transformation du travail dans le tourisme social, Richard Dethyre, préface d’Yves Clot

• Toujours prêts ! Scoutismes et mouvements de jeunesse en Alsace – 1918-1970, Julien Fuchs, préface d’André Rauch

• La teuf : essai sur le désordre des générations, Monique Dagnaud

• Le métier d’éducateur de prévention spécialisée, Pascal Le Rest

• Discrimination positive et justice sociale, Simon Wuhl

• La jeunesse en Afrique subsaharienne, sous la direction de Yao Assogba

• L’expérience des collégiens : ségrégations, médiations, tensions, Yves Careil

Parutions

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