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Les jeunes et le racisme


L’auteur constate que les intentions racistes et discriminatoires conquièrent de nouveaux territoires, surtout à partir du spectre de la montée des tensions intercommunautaires. (extrait de : La montée des tensions racistes)


ÉDITORIAL

 

Socialisation et identité culturelle

Tariq Ragi

 

DEBATS

 

Racisme : l’actualité d’une question « ancienne »

Goucem Redjimi, sociologue, DRDJS Paris/Île-de-France, chercheur, associée à l’IRESCO/CNRS

*La montée des tensions racistes

Philippe Bataille, maître de conférences à l’université de Lille-III

L’auteur constate que les intentions racistes et discriminatoires conquièrent de nouveaux territoires, surtout à partir du spectre de la montée des tensions intercommunautaires. Il s’interroge d’une part sur les causes de ce renouveau du racisme et d’autre part sur les conséquences sur la vie sociale et culturelle.

* Identité minoritaire et école

Patrick Simon, chargé de recherche à l’INED

En dépit de la longue histoire de l’immigration en France, la situation des enfants d’immigrés n’avait, jusqu’à très récemment, jamais fait l’objet d’un traitement politique ou social. L’émergence de la figure du « jeune d’origine immigrée » aussi bien dans les médias que dans les préoccupations de l’action publique atteste qu’une « question de la seconde génération » semble traverser le paysage social actuel. Les études qui se sont intéressées aux descendants d’immigrés dans le système scolaire font apparaître une prise en compte de l’ethnicité : de nombreuses indications signalent un durcissement des stéréotypes et un renforcement de la ségrégation scolaire qui produisent des effets sur les trajectoires des descendants d’immigrés.

* Islam et nouvelles formes de racisme

Entretien avec Farhad Khosrokhavar, directeur d’études à l’EHESS

L’évolution des sociétés européennes actuelles crée de nouvelles formes de racisme en raison de la permanence sur leurs sols d’une immigration. Phénomène aggravé aujourd’hui par l’appartenance religieuse qui renforce la logique de « suspicion généralisée » visant les musulmans. En France, la radicalisation ne touche actuellement qu’une infime minorité, mais qu’adviendra-t-il si tous les musulmans continuent d’être stigmatisés comme ils le sont systématiquement depuis la fin des années 1980 ? La « reconnaissance » est d’abord un phénomène culturel non encore inscrit dans l’expérience sociale et il faut prôner, avant tout, tolérance et compromis.

* Pour une politique d’égal accès à l’apprentissage

Olivier Noël, chercheur en sciences sociales et politiques à l’ISCRA-Méditerranée

Cet article présente les résultats d’une recherche-action sur « l’accès à l’apprentissage des jeunes issus de l’immigration » démarrée en juillet 1999, au tout début de l’émergence publique des discriminations raciales au travail et de leur reconnaissance officielle par les pouvoirs publics. Il analyse la nature des résistances institutionnelles et professionnelles vécues tant dans la production de connaissances que dans la recherche de pistes de solutions.

* Le système des pensionnats pour Indiens

Giselle Robelin, andragogue, chef des communications, éditrice à la Fondation autochtone de guérison

Au cours des cent cinquante dernières années, plusieurs générations des peuples autochtones du Canada ont été placées dans des pensionnats pour enfants au nom de la croyance absolue en la supériorité morale et intellectuelle de la culture blanche sur tous les aspects de la vie des autochtones. Dans les pensionnats, les élèves ont été victimes de violence physique et de sévices sexuels atroces, ayant entraîné la mort dans certains cas. Depuis quelques années, des efforts tentent de briser le mur du silence qui entoure le système des pensionnats, efforts qui obtiennent de premiers résultats.

 

POINTS DE VUE

 

* Les manières d’investir l’espace

Joël Zaffran, maître de conférences à l’université de Bordeaux-II, chercheur au LAPSAC

Élargissant la problématique des « jeunes » dans la ville, cet article porte sur leurs déplacements urbains, leurs activités localisées et leurs sociabilités tournées vers l’extérieur. Il s’agit de s’interroger d’abord sur le type d’activités que les « jeunes » pratiquent lorsqu’ils sont « en ville », les modes d’accès aux espaces urbains qu’ils privilégient ainsi que les contraintes auxquelles ils doivent faire face. Il cherche ensuite à mettre au jour une typologie des mobilités urbaines.

* Associations de jeunesse au Bénin

Abdel Rahamane Baba-Moussa, enseignant, chercheur à l’université de Caen-CRAPS

Des succursales d’associations françaises diffusant la culture française sous la colonisation à la jeunesse unique marxiste révolutionnaire (1972-1990), en passant par les associations de revendication identitaire et d’indépendance (1950-1960), les associations de jeunesse béninoises ont surtout servi des enjeux politiques. Avec l’ère démocratique de 1990, elles ont suscité des espoirs quant à l’éducation et l’intégration des jeunes. Après un historique qui stigmatise leur rôle politique jusqu’en 1990, l’étude de la période actuelle révèle leur contribution à « l’éducation tout au long de la vie », malgré un fonctionnement gérontocratique et les stratégies de pouvoir des dirigeants.

* Jeunes et équipements socioculturels

Mustafa Poyraz, enseignant à l’université d’Évry Val d’Essonne

Les espaces communs des cités prennent un sens particulier pour les jeunes du milieu populaire. Le manque de moyens financiers et le cadre de vie uniforme enferment leurs pratiques dans un espace isolé. Le fort investissement des cages d’escaliers et des entrées d’immeubles comme lieux de rencontres et de loisirs ne peut se comprendre que si l’inaccessibilité, par manque d’initiative ou imposée, d’autres espaces d’activités est mise en évidence. L’appropriation des équipements de proximité est caractérisée par l’enjeu de domination qui se joue entre les représentants des institutions et les jeunes contestataires.

* Catégorisation des jeunes d’une cité

Éric Marlière, doctorant GRASS-IRESCO

La question des « jeunes de cité » s’apparente le plus souvent à des représentations homogénéisantes fondées sur l’image d’une communauté de destin où l’on retrouve chômage, exclusion, misère et violence. L’étude empirique d’une petite cité HLM présentée ici s’appuie sur une perspective historique trop souvent absente des recherches sur « les jeunes de banlieue ». Cette approche montre comment s’élaborent des différences inter- et intragénérationnelles et comment dans une ancienne cité ouvrière aujourd’hui rénovée, on peut distinguer sept groupes de jeunes fréquentant l’espace résidentiel.

 

CHRONIQUES

 

* Lire, faire lire

 

Comptes rendus de lecture

  • La gauche et les cités : enquête sur un rendez-vous manqué, Olivier Masclet
  • « Images de l’enfance et de la jeunesse “irrégulières” », Le temps de l’histoire, sous la direction de Jean-Jacques Yvorel
  • Les pièges de la mixité scolaire, Miche Fize

Notes de lecture

Signalements

* Carnet de champs

* Veille informative

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