Un dossier coordonné par Valérie Becquet, maître de conférences en sociologie à l’université de Cergy-Pontoise, et Vincent Tiberj, chargé de recherche et maître de conférence à Sciences-Po.
Entretien avec Jérôme Gautié, réalisé par Yves de Curraize
Jérôme Gautié, dont le goût pour l’économie a été éveillé par ses professeurs d’histoire lui parlant de la crise de 1929, inscrit sa discipline dans les sciences sociales. Les outils de la sociologie et de l’histoire ne sont pas forcément utilisés en tant que tels en économie du travail, mais ils permettent de resituer les objets que cette discipline aborde dans un cadre plus global. S’interrogeant sur les causes du chômage des jeunes, Jérôme Gautié nous rappelle que ce phénomène est avant tout la conséquence du niveau élevé du chômage en général. Nous voyons une fois de plus l’intérêt de ne pas considérer les jeunes comme une catégorie à part.
Jean-Michel Peter
Aux dires de certains dirigeants, il serait de plus en plus difficile d’attirer des jeunes bénévoles au sein des clubs sportifs. Comment peut-on justifier ce sentiment de crise ? Une piste explorée par l’équipe du CERLIS de l’université Paris-Descartes est le constat du déclin historique d’un certain type d’engagement bénévole « militant » au profit d’engagements où les intérêts personnels et sociaux ne sont plus dans le même rapport. À l’image des premiers lycéens parisiens qui fondèrent les premières sociétés athlétiques à la fin du XIXe siècle, les jeunes bénévoles sportifs d’aujourd’hui sont peut-être en train de réinventer les formes d’association de demain.
Sylvie Ayral, Yves Raibaud
Les garçons, dans un contexte de mixité, en refusant l’autorité, ont souvent des comportements violents et choisissent des activités qui leur paraissent plus viriles que d’autres. L’hypothèse que l’identité masculine est un construit social permet de s’interroger sur la manière dont les garçons se perçoivent et sont perçus. La naturalisation de l’identité masculine masque peut-être un projet pédagogique implicite : faire des garçons de « vrais » hommes, ni efféminés, ni homosexuels. Poser le genre comme une variable centrale de la violence sociale permet alors d’inventorier quelques ressources de l’animation permettant d’améliorer les rapports sociaux de sexe.
Un dossier coordonné par Valérie Becquet et Vincent Tiberj
Valérie Becquet, maître de conférences en sociologie à l’université de Cergy-Pontoise, et Vincent Tiberj, chargé de recherche à Sciences-Po au centre d’études européennes et maître de conférences à Sciences-Po
Katharine Throssell
S’appuyant sur des entretiens qualitatifs menés avec des enfants de 7 à 9 ans lors de la campagne présidentielle de 2007, cet article cherche à répondre au trop faible développement des études françaises sur la socialisation politique des enfants. Il suggère que les enfants de cet âge sont en mesure de formuler des opinions politiques structurées et informées et ont souvent un vif intérêt pour la politique.
Vincent Tournier
Le présent article propose de mieux comprendre la façon dont se construit le rapport au vote pendant l’adolescence afin, éventuellement, d’identifier les moyens permettant de faciliter l’entrée dans la majorité électorale. En utilisant des données collectées en 2002 auprès d’élèves scolarisés en troisième dans l’Isère, nous essaierons notamment d’évaluer la contribution respective des différentes instances de socialisation que sont les parents, l’école ou le groupe des pairs, tout en étudiant la place du vote dans l’ensemble des valeurs civiques et politiques des jeunes.
Bernard Fournier
Grâce à l’analyse statistique multidimensionnelle de données quantitatives recueillies en 1990 et 2007 à Liège, cet article montre l’évolution de l’intérêt des jeunes de 16 à 19 ans pour la politique. Alors qu’en 1990 une petite minorité se distingue nettement par sa proximité avec la politique « partisane », on observe en 2007 deux ensembles de jeunes, relativement égaux, et s’opposant sur la plupart des dimensions politiques au sens large. À dix-sept ans d’intervalle, l’image du rapport des jeunes à la politique prend clairement des formes différentes.
Stéphanie Rizet
Le dispositif junior association permet à des jeunes mineurs de se regrouper en associations et vise à promouvoir le développement de leur citoyenneté. Il constitue ainsi un terrain pertinent pour étudier le lien, en débat dans le champ scientifique, entre expérience associative et politisation, plus particulièrement du côté des jeunes. L’article s’appuie sur des entretiens menés auprès d’anciens membres actifs de juniors associations et s’intéresse plus spécifiquement à leurs opinions et comportements électoraux actuels.
Vincent Tiberj
Vieillissement de la population, désaffection politique de la jeunesse sont généralement les seuls angles d’attaque mobilisant l’âge en science politique. Le présent article plaide au contraire pour une analyse en cohortes. À partir d’une étude des évolutions de l’opinion en France et aux États-Unis est démontré combien le renouvellement générationnel travaille et transforme les alignements politiques et les valeurs qui les portent. Il propose un nouvel éclairage sur les élections présidentielles de 2007 et 2008 et fournit des clés pour comprendre les électorats de demain.
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Valérie Becquet, maître de conférences en sociologie à l’université de Cergy-Pontoise. Vincent Tiberj, chargé de recherche et maître de conférence à Sciences-Po.