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Dans le contexte actuel de précarisation du travail et du marché de l’emploi qui touche plus particulièrement les jeunes, une équipe de chercheuses et de chercheurs s’est posé la question du rapport qu’ils entretiennent au travail. En effet, les jeunes d’aujourd’hui ont évolué dans une société de « plein chômage » pour reprendre l’expression de Margaret Maruani. Qu’ils soient précaires ou diplômés, ils ont intériorisé l’incertitude de l’emploi comme norme sociale (Paugam, 2007). L’objectif de cette recherche collective a consisté à analyser les effets de l’intériorisation de cette incertitude sur les parcours juvéniles et sur les rapports au travail qu’entretiennent les différentes franges qui constituent la jeunesse contemporaine. Pour cela, notre équipe de recherche a analysé la pluralité des dimensions qui caractérise le rapport au travail, en mobilisant plus d’une centaine d’entretiens semi-directifs menés auprès de jeunes âgés de 18 à 30 ans, aux origines et aux statuts sociaux variés.
Les six contributions qui composent ce volume font apparaître deux principaux enseignements. Le premier rappelle, dans la continuité d’une série de travaux menés en sciences sociales, la nécessité de relativiser l’approche générationnelle du rapport au travail. Les différentes contributions montrent que les nouvelles générations, comme les anciennes, accordent une place importante au travail, à son contenu et aux conditions dans lesquelles elles travaillent, à l’ambiance et aux relations entre collègues, au statut et à l’emploi, ainsi qu’aux relations hiérarchiques.
Le second enseignement confirme que le rapport au travail est très largement déterminé par des variables sociodémographiques comme l’origine sociale, le niveau de diplôme et le genre. Cette étude se présente alors comme un plaidoyer pour penser au pluriel la jeunesse et son rapport au travail.