Mise à jour du mardi 5 mai 2020
Avertissement : certains chiffres tirés du Baromètre DJEPVA sur la jeunesse 2018 utilisés pour la comparaison ont été revus
L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) et l’Agence du Service Civique (ASC) ont réalisé la première enquête statistique d’ampleur auprès d’anciens volontaires du Service civique. 8193 questionnaires complets ont été remplis et la méthodologie adoptée permet d’ores et déjà de disposer d’informations représentatives de l’ensemble des anciens volontaires en Service Civique en 2017-2018 [1].
L’enquête permettra des analyses approfondies notamment sur les conditions de réalisation des missions ainsi que sur les effets du Service Civique sur les parcours des jeunes. À partir des données sur les activités réalisées pendant le Service Civique, les compétences transversales que les missions permettent de développer seront également analysées précisément. Les résultats de ces analyses seront publiés par l’INJEP au cours du premier semestre 2020.
Les premiers résultats présentés ici donnent un premier état des lieux de l’engagement des jeunes qui effectuent un Service Civique.
En moyenne, les volontaires en Service Civique sont légèrement plus nombreux à donner du temps bénévolement que les jeunes de 18-25 ans. En ce qui concerne les autres formes d’engagement les jeunes en Service Civique ont des pratiques comparables aux jeunes de 18-25 ans.
Parmi les anciens volontaires, 42 % ont donné du temps bénévolement dans l’année qui a précédé leur mission de service civique, ce qui est légèrement supérieur à la population des 18-25 ans [2]. Les bénévoles qui donnent du temps toutes les semaines sont notamment surreprésentés parmi les volontaires (20 % contre 15 %).
Si l’exploitation des données de l’enquête permettra de mieux comprendre les effets du Service Civique sur l’engagement bénévole, on peut d’ores et déjà souligner que 44 % des anciens volontaires estiment que le Service Civique a eu une influence positive sur leur envie de participer à du bénévolat. Ce résultat est cependant plus élevé pour les volontaires qui ont réalisé une mission agréée par une association (49 %) que pour ceux ayant réalisé une mission agréée par un établissement public ou un service de l’Etat (36 %).
Alors que 43 % des jeunes ont signé une pétition ou défendu une cause sur internet au cours des 12 derniers mois, ils sont 34 % à l’avoir fait l’année précédant leur mission de Service Civique. Ils sont 16 % à avoir participé à une manifestation ou à une grève, soit une proportion comparable à celle de l’ensemble des 18-25 ans (16 %).
De même que le Service Civique attire des jeunes avec des niveaux de diplôme variés [3], il est investi à la fois par des jeunes déjà très engagés avant leur mission et par d’autres plus éloignés des différentes formes d’engagement. En effet, 35 % des volontaires ne pratiquaient aucune des différentes formes d’engagement recensées ici, tandis qu’ils étaient 27 % à en pratiquer au moins deux avant leur mission de Service Civique.
Les anciens volontaires en Service Civique sont 65 % à avoir voté aux élections présidentielles de 2017. Parmi les personnes qui étaient majeures au moment de leur entrée en mission, cette proportion s’élève à 68 %, soit une proportion supérieure à l’ensemble de la classe d’âge des 18-25 ans (58 %) [2]. Ils sont 17 % à identifier une influence positive du Service Civique sur leur envie de voter.
Les données de l’enquête permettront dans un deuxième temps d’étudier les effets propres du Service Civique sur l’ensemble de ces modalités d’engagement, en fonction notamment des profils des volontaires.
L’expérience de Service Civique est vécue comme une expérience de mixité sociale par les trois quarts des jeunes volontaires. Ce résultat est tout à fait aligné sur l’un des objectifs de cette politique publique.
Pour plus des deux tiers des volontaires ayant déclaré avoir rencontré des personnes d’un milieu social différent, ce sont les rencontres avec les publics bénéficiaires, les usagers et les autres personnes rencontrées dans le cadre de la mission qui génèrent ce sentiment de mixité sociale. La moitié a aussi le sentiment de vivre une expérience de mixité sociale au sein de la structure d’accueil. Ils ne sont qu’un tiers à identifier la rencontre d’autres volontaires en Service Civique comme une expérience de mixité sociale. Ce résultat peut être en partie expliqué par le fait que 55 % des volontaires ne sont pas accompagnés par d’autres volontaires dans les activités de leur mission [4]. Pour ceux qui réalisent leur mission en équipe, plus de la moitié (54 %) déclarent vivre une expérience de mixité sociale avec les autres volontaires.
La présente enquête, riche en données sur les profils sociaux des volontaires et la mise en œuvre de la mission, permettra après une étude plus approfondie de mieux comprendre les déterminants de cette expérience.
[1] Un échantillon représentatif des volontaires a été tiré parmi les volontaires sortis de Service Civique entre octobre 2017 et septembre 2018. Le taux global de réponse est de 57 %. Un travail de calage a été effectué pour garantir la représentativité des données.
[2] Baromètre DJEPVA sur la jeunesse 2018.
[3] Le Service Civique au défi de son expansion, INJEP Analyses et synthèses, novembre 2017.
[4] Lorsqu’ils sont accompagnés dans les activités de leur mission, ils sont 77 % à être accompagnés par les membres de leurs structures et 8 % par d’autres personnes.