Dans le champ des politiques de jeunesse qui ne constitue pas, historiquement, en France, un secteur d’intervention unifié de politique publique, l’appel à projets du programme d’investissements d’avenir (PIA), action 411, « Projets innovants en faveur de la jeunesse », lancé en 2015 par l’État, représente une étape importante. Il invite en effet à la mise en oeuvre d’une politique territoriale de jeunesse articulant différentes thématiques et associant les jeunes de façon étroite dans le cadre d’une démarche dite « intégrée », telle que définie au niveau européen.
La finalité principale des seize projets retenus au terme de l’appel est d’améliorer la cohérence et la lisibilité de l’offre déjà développée afin d’éviter la juxtaposition d’initiatives sectorielles. Les projets ont été conçus sur une durée suffisamment longue (de trois à cinq ans) pour pouvoir en analyser les processus. Ce numéro des Cahiers de l’action cherche donc à comprendre quelles modalités organisationnelles les territoires soutenus dans le cadre des PIA ont imaginées, et quelles ressource locales ont été mobilisées pour mettre en oeuvre une politique transversale de jeunesse.
Aucun projet PIA retenu ne ressemble en apparence à un autre en raison de la diversité des diagnostics territoriaux et des manières de répondre aux enjeux énoncés dans l’appel à projets national. Ce cahier rend aussi compte de la diversité des initiatives du point de vue du territoire concerné – rural, urbain, outre-mer –, du statut choisi – PIA portés par des institutions ou par des associations –, ou encore du profil des contributeurs – chercheurs, évaluateurs, coordonnateurs de projet, porteurs de projet, etc.
À travers l’analyse de sept projets, ce numéro tente ainsi de répondre au questionnement suivant : comment se construit une approche « intégrée » de l’action publique au niveau infraterritorial, au plus près des territoires de vie des jeunes et d’intervention des professionnels de jeunesse ? Cette approche globale permet-elle de dépasser les enjeux politiques et les jeux d’acteurs traditionnellement observables dans la mise en oeuvre des politiques territorialisées de jeunesse ?