La question de la production des savoirs par et avec les citoyens autant que les réflexions sur les modalités de leur diffusion et de leur appropriation sont au coeur de nombreuses démarches d’éducation populaire (biographies raisonnées, recherche-action, recherches interventionnelles, etc.) évoquées dans les publications de l’INJEP. Depuis l’ancienne collection des « Cahiers de l’animation », qui sera bientôt numérisée et disponible en ligne, jusqu’à un numéro plus récent des « Cahiers de l’action » consacré aux nouveaux espaces de productions de connaissances (Recherche-action et écriture réflexive , numéro 51-52), la question des relations entre sciences et sociétés est installée durablement dans les préoccupations de l’institut.
Croisant les préoccupations des acteurs publics, du tissu associatif et du monde de la recherche, les « Cahiers de l’action » constituent donc une terre d’accueil pertinente pour un numéro sur l’intermédiation. Cela permet en effet d’insister sur le fait que la dualité acteurs/chercheurs ne renvoie pas aux statuts respectifs d’acteurs sociaux et de chercheurs académiques qui resteraient figés. La notion d’intermédiation renvoie plutôt à des postures et des pratiques à comprendre au cours de l’action. Ce numéro invite à considérer les relations et échanges entre acteurs académiques et non académiques, mais aussi les espaces et les acteurs en situation d’intermédiaires qui contribuent à construire ces échanges et qui participent à la circulation de savoirs et de pratiques. Cela s’inscrit dans un contexte où nous assistons depuis plus d’une décennie à une réactualisation des dynamiques de recherche-action participatives. Ces formes et ces méthodes visant à mobiliser des savoirs et des connaissances pour l’action, parfois avec des visées transformatrices, semblent redevenir peu à peu l’objet d’un intérêt dans les pratiques d’une diversité d’acteurs associatifs.
Ce numéro s’inscrit également dans l’actualité d’une large discussion autour de l’ouverture de la recherche à la société (recherche participative, open data, etc.) qui concerne de manière plus vaste l’ensemble des acteurs associatifs. À son niveau, le ministère chargé de la vie associative expérimente ainsi un dispositif de soutien aux partenariats de recherche des associations (FONJEP-recherche).
On trouvera dans ce Cahier les réflexions – articles, interviews, focus, etc. – issues du groupe de travail sur l’intermédiation, élaboré avec la plateforme Alliance Sciences Sociétés (ALLISS) et présenté plus en détail dans l’introduction, qui donneront à voir les pratiques des acteurs et des chercheurs confrontés à ces enjeux de médiation de la recherche.